On résiste ensemble, on gagne ensemble
NOS DROITS SOUS ATTAQUE
Nous l'avons vu dans nos manuels d'histoire. Nous l'avons lu dans la presse internationale. Nous y assistons à présent.
L'autoritarisme est à nos portes. Aux États-Unis, la réélection de Donald Trump a catalysé un mouvement global de rejet de l’autre, de déshumanisation et de mépris des droits humains. Fondé sur la haine, alimenté par la peur, et instrumentalisé par des politiques toutes plus discriminatoires, le discours dominant érode gravement l’espace civique et diabolise les individus et les groupes marginalisés. L'administration états-unienne morcèle, décret après décret, les garanties les plus fondamentales en matière de droits humains. Partout ailleurs, les gouvernements autoritaires prennent les civil·e·s pour cible, dans les conflits armés les plus violents tout comme dans la rue, lorsque le peuple exprime sa résistance. Attaques contre les communautés LGBTQIA+, restrictions du droit à l'avortement, abandon des institutions, violations du droit international, censure, répression des manifestations, crimes de guerre, génocide. Nous avons reculé de 80 ans.
Nous ne pouvons pas fermer les yeux. Nous vivons un tournant pour l'humanité : les gouvernements et la société civile doivent de toute urgence s'organiser pour lutter, ensemble, et garantir nos libertés fondamentales. Le pouvoir citoyen est le dernier rempart de la liberté, de la solidarité et de l'humanité. C'est en résistant, ensemble, que nous protégerons la dignité humaine et la justice, et que nous construirons un monde solidaire où les droits fondamentaux ne sont pas à négocier.
Les lignes de front d'Amnistie
Sur le continent américain, comme en Europe, les personnes migrantes, réfugiées ou demandeuses d’asiles sont victimes d’arrestations arbitraires, de détention prolongée, et d’expulsions massives vers des pays où elles risquent de subir de graves violations des droits humains, notamment la torture ou les mauvais traitements. Des millions de vies sont mises en danger par des politiques migratoires violentes, sur fond de discours discriminatoires envers les personnes migrantes et réfugiées, devenues les boucs émissaires de nos sociétés.
Aux États-Unis, sous le coup des décrets discriminatoires de Donald Trump, les expulsions massives brisent des vies et sèment la terreur. Des centaines de personnes ont été expulsées illégalement vers le Salvador. Au Canada, l’Entente sur les tiers pays sûrs (ETPS) avec les États-Unis continue de bloquer l’accès à l’asile pour des personnes qui cherchent refuge, et risquent le renvoi aux États-Unis, où elles pourraient être arrêtées, détenues, déportées. En République dominicaine, des millers de personnes ont été expulsées vers Haïti selon une politique migratoire raciste. En parallèle, des enfants sont détenus, des familles séparées, et des migrant·e·s racisé·e·s subissent des traitements discriminatoires.
Amnistie internationale exige aux gouvernements de mettre un terme à ces pratiques inhumaines. Toute personne a le droit de chercher refuge, sans être criminalisée, emprisonnée ou expulsée.
Arrestations arbitraires. Privation de liberté. Menaces. Révocations de visas. Aux États-Unis et partout ailleurs dans le monde, des étudiant·e·s, des militant·e·s et des journalistes sont ciblé·e·s pour avoir exercé leur droit fondamental à la liberté d’expression.
C’est le cas de Mahmoud Khalil, un militant palestinien, résident permanent des États-Unis et étudiant diplômé de l'université de Columbia qui a participé activement au campement de solidarité avec Gaza. Mahmoud Khalil a été illégalement arrêté et arbitrairement détenu. Il n'a pas été inculpé de crime. Pourtant, il a été détenu pendant plusieurs semaines dans un centre de détention et les autorités l'ont informé qu'elles avaient entamé une procédure d'expulsion. Le 21 juin dernier, suite à une mobilisation de masse à travers le monde, Mahmoud Khalil a été enfin libéré.
Mais son histoire n’est pas isolée : sur de nombreux campus nord-américains, des étudiant·e·s sont intimidés, suspendus ou criminalisés pour avoir dénoncé l'injustice.
Le droit de manifester, ainsi que le droit à la liberté d’association, de réunion pacifique et d’expression, sont au cœur de toute démocratie. Quand ces droits sont attaqués, ce sont les fondements mêmes de la liberté qui vacillent.
Depuis plusieurs mois, Israël commet un génocide à l’encontre des Palestinien·ne·s, notamment en faisant chez les enfants, les journalistes, les professionnel·le·s de la santé et le personnel humanitaire un nombre de morts parmi les plus élevés de tous les conflits récents survenus à travers le monde, et en infligeant délibérément à la population palestinienne des conditions destinées à entraîner sa destruction physique.
Ces crimes génocidaires s’inscrivent dans le cadre du système d’apartheid imposé par les autorités israéliennes, à travers le déplacement de force des Palestinien·ne·s, une impunité totale sur les violences commises, les campagnes d’arrestations militarisées en Cisjordanie occupée, et la détention arbitraire de milliers de Palestinien·ne·s, qui ont subi des mauvais traitements, s’apparentant dans de nombreux cas à des actes de torture.
Israël doit immédiatement mettre fin au siège dévastateur imposé à la bande de Gaza occupée, qui constitue un acte génocidaire, une forme flagrante de punition collective illégale et un crime de guerre.
La montée des gouvernements autoritaires et des mouvements anti-droits, particulièrement aux États-Unis, menace de façon directe les droits des femmes et des personnes LGBTQIA+. Des lois sont adoptées pour restreindre l’accès à l’avortement, interdire les soins de santé pour les personnes trans, et criminaliser la diversité de genre.
Le droit de manifester pour les droits des personnes LGBTQIA+ est attaqué. En Hongrie et en Turquie, les marches des fiertés sont menacées par des décrets ou des lois, et risquent d’être interdites. Les personnes et communautés LGBTQIA+ sont criminalisées, persécutées.
C’est le cas de Andry José Hernández Romero, artiste maquilleur homosexuel illégalement expulsé par l’administration Trump vers une prison au Salvador, tristement célèbre pour ses conditions de détention brutales.
La suspension brutale, incohérente et de grande ampleur par l’administration Trump de l’aide internationale prodiguée par les États-Unis a eu un impact catastrophique sur les efforts mondiaux en matière d’aide humanitaire, de développement et de droits humains. Elles ont mené à la suspension de programmes essentiels dans le monde entier, dont beaucoup fournissaient des soins de santé, la sécurité alimentaire, des hébergements, des services médicaux et un soutien humanitaire à des personnes en situation d’extrême vulnérabilité, notamment des femmes, des filles, des victimes de violences sexuelles et d’autres groupes marginalisés, ainsi que des réfugié·e·s et des personnes en quête de sécurité.
Ces coupes ne sont pas seulement financières, elles représentent un abandon des engagements déclarés des États-Unis en faveur des droits humains, de la santé publique, de la paix et de la sécurité dans le monde.
Cela s’inscrit dans le contexte plus global de la sortie des États-Unis d’organisations multilatérales qui protègent les droits humains dans le monde. En sortant du leadership mondial, en se retirant du Conseil des droits de l’homme, de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Accord de Paris sur le climat, en réexaminant l’adhésion à l’UNESCO et en imposant des sanctions à la Cour pénale internationale, le gouvernement Trump a intensifié les efforts visant à saper les mécanismes mondiaux de justice et d’obligation de rendre des comptes.
En érodant les normes et les institutions essentielles à la protection des droits humains, l’administration Trump a systématiquement mis en danger les protections des droits humains.