• États-Unis

Libérez MAHMOUD KHALIL !

Le 9 mars, les services d'immigration américains ont illégalement arrêté et arbitrairement détenu Mahmoud Khalil, militant palestinien et organisateur étudiant récemment diplômé de l'université de Columbia. Il est résident permanent en règle aux États-Unis. Mahmoud a été pris pour cible en raison de son rôle dans des manifestations étudiantes à l'université de Columbia, où il exerçait ses droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique. Il n'a pas été inculpé de crime. Il est détenu dans un centre de détention et les autorités l'ont informé qu'elles avaient « révoqué » son statut de résident permanent et avaient entamé la procédure d'expulsion. Nous demandons aux autorités de libérer Mahmoud immédiatement et de respecter ses droits à la liberté d'expression, au rassemblement pacifique et à une procédure régulière. 

Mahmoud Khalil est un militant palestinien et un étudiant diplômé de l'université de Columbia qui a participé activement au campement de solidarité avec Gaza, en tant que négociateur avec l'université et en s'adressant à la presse. Il est également résident permanent des États-Unis et marié à une citoyenne américaine qui attend son premier enfant en avril. 

Le 8 mars 2025, des agents en civil du ministère américain de la sécurité intérieure (DHS) ont arrêté Mahmoud dans son appartement de l'université et ont menacé d'arrêter sa femme enceinte. Les agents ont déclaré que le Département d'État américain avait révoqué le visa d'étudiant de Mahmoud. Lorsque sa femme a montré aux agents que Mahmoud était un résident permanent en règle (détenteur d'une carte verte) et qu'il ne fréquentait pas l'école avec un visa d'étudiant, ils ont déclaré que son statut de résident permanent avait également été révoqué. Mahmoud a d'abord été détenu pendant une courte période dans un centre de détention du New Jersey, puis transféré dans un centre de détention en Louisiane sans que son avocat ou sa femme n'en soient informés, bien que son affaire d'habeas corpus soit encore en cours à New York. La famille et les avocats n'ont pas su où il se trouvait pendant 24 heures. 

Les résident·e·s permanent·e·s en règle ne peuvent normalement pas voir leur permis de séjour révoqué sans une audience au tribunal et une ou plusieurs condamnations pour deux crimes de « turpitude morale » ou un « crime aggravé ». Mahmoud Khalil n'a aucune condamnation pénale et n'a jamais été arrêté lors des manifestations qui ont eu lieu à l'université de Columbia au printemps 2024. Au lieu de cela, le gouvernement américain s'appuie sur une loi obscure et rarement utilisée pour révoquer son statut et tenter de l'expulser. Cette loi, 8 USC 1251(a)(4)(C)(i), permet au secrétaire d'État d'expulser tout non-citoyen dont il a des motifs raisonnables de croire que la « présence ou les activités... auraient des conséquences potentiellement graves pour la politique étrangère des États-Unis ». 

Le 12 mars, un juge de la Cour de district du district sud de New York a tenu une audience sur la requête en habeas corpus déposée par les avocat·e·s de Mahmoud Khalil. Ces derniers ont affirmé au tribunal qu'ils n'avaient pas eu un seul entretien confidentiel avec Mahmoud depuis sa détention. Les avocat·e·s de Mahmoud Khalil demandent au tribunal de juger illégales les actions des autorités de l'immigration, de le libérer immédiatement et de le renvoyer dans la région de New York. Une première audience d'immigration en Louisiane est également prévue pour le 25 mars. Il est actuellement détenu au Central Louisiana ICE Processing Center, connu sous le nom de LaSalle Detention Center, à Jena, en Louisiane, un établissement qui a un long passé de conditions cruelles de détention, d'abus physiques et sexuels, et de soins médicaux inappropriés. 

Mahmoud a été ciblé pour son rôle dans les manifestations étudiantes à Columbia l'année dernière, et son arrestation fait suite à l'annonce par le Département d'État de son intention de révoquer les visas ou les cartes vertes et d'expulser les étudiant·e·s affilié·e·s aux manifestations pro-palestiniennes. Le DHS a déclaré que sa détention et son expulsion faisaient suite aux décrets du président Trump sur l'antisémitisme. Amnistie internationale avait déjà condamné ce décret, estimant qu'il portait atteinte aux droits des étudiant·e·s au rassemblement pacifique et à la liberté d'expression. 

Le gouvernement américain doit libérer Mahmoud Khalil immédiatement. Les établissements d'enseignement supérieur doivent également prendre des mesures pour protéger leurs étudiant·e·s, leurs enseignants et leur personnel immigrant·e·s contre les mesures illégales et arbitraires de l'ICE et veiller à ce que les droits fondamentaux de tous leurs étudiant·e·s et enseignant·e·s à manifester en faveur des droits des Palestinien·ne·s et d'autres questions soient respectés et protégés. En octobre 2024, Amnesty International USA, l'American Civil Liberties Union et Human Rights Watch ont publié une lettre ouverte à toutes les universités et à tous les établissements d'enseignement supérieur concernant la protection des droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique pour tous les étudiant·e·s, le personnel et le corps enseignant.