Hongrie. Plus de 120 000 personnes originaires de 73 pays défendent la marche des fiertés de Budapest

Les autorités doivent permettre aux gens de participer en toute sécurité à la marche des fiertés de Budapest samedi 28 juin, sans avoir à subir d’actes d’intimidation, de harcèlement ni de violences, a déclaré Amnistie internationale Hongrie en remettant une pétition mondiale au siège de la police de Budapest.
La pétition #LetPrideMarch, signée par plus de 120 000 personnes originaires de 73 pays, rappelle au chef de la police de la ville qu’il a le devoir de respecter, de protéger et de favoriser le droit des personnes de manifester pacifiquement, et de ne pas appliquer des lois discriminatoires qui bafouent les droits humains. En avril, un texte de loi discriminatoire est entré en vigueur et a depuis lors été utilisé pour interdire des marches des fiertés et d’autres manifestations en faveur de l’égalité des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) en Hongrie.
« Ceci est un moment décisif. Vous devez choisir de protéger les droits humains et la dignité, et non d’appliquer une loi qui bâillonne celles et ceux qui revendiquent l’égalité », peut-on lire dans la pétition.
« Nous vous demandons de rejeter cette loi inique, de respecter les engagements de la Hongrie en matière de droits humains et de veiller à ce que la marche des fiertés du 28 juin à Budapest se déroule librement et pacifiquement, sans discrimination, harcèlement, peur ni violence. »
En vertu de ce nouveau texte, il est « interdit d’organiser un rassemblement en violation » de la loi de 2021 qui proscrit toute « représentation ou promotion » de l’homosexualité et des diverses identités de genre auprès des moins de 18 ans. Au titre de cette loi, les autorités sont habilitées à utiliser les technologies de reconnaissance faciale pour identifier les participant·e·s, et à infliger des amendes à ceux qui participent à un rassemblement interdit. Aux termes du Code pénal, les organisateurs·trices d’un rassemblement interdit s’exposent à des poursuites pénales et à une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement.
Le 17 juin, le maire de Budapest a annoncé que la marche des fiertés de Budapest, qui marque cette année son 30e anniversaire, serait organisée en tant qu’événement municipal. La police hongroise a réagi en interdisant la marche, affirmant qu’il s’agissait d’une tentative de contourner la nouvelle loi discriminatoire sur les rassemblements publics. Le maire a déclaré que la marche aurait lieu malgré cette interdiction.
Plus de 70 délégué·e·s d’Amnistie internationale issus de 17 sections européennes de l’organisation, ainsi que sa secrétaire générale, Agnès Callamard, se joindront à la marche des fiertés le 28 juin.
« Depuis des années, le gouvernement tente de rendre impossible la vie des minorités sexuelles et de genre, ainsi que des organisations et des personnes qui défendent l’égalité, en les stigmatisant et en invoquant des lois illégales. La restriction illégale de notre droit de réunion pacifique est le dernier chapitre en date de ce processus », a déclaré Dávid Vig, directeur d’Amnistie internationale Hongrie.
« Nous continuerons à nous battre aux côtés et au nom de celles et ceux qui veulent vivre dans une Hongrie plus respectueuse des droits, plus libre et plus égalitaire, et nous serons bien sûr présent·e·s à la Budapest Pride de cette année. »
Vous trouverez des photos de la remise de la pétition ici