• 3 fév 2020
  • Somalie
  • Communiqué de presse

Le Kenya doit arrêter et renvoyer le ministre du Jubaland qui s’est évadé afin qu’il soit jugé à Mogadiscio

Le ministre de la Sécurité d’une région de Somalie, arrêté pour « crimes graves » le 31 août 2019, qui s’est récemment évadé de prison et se trouve actuellement au Kenya, doit être renvoyé en Somalie afin de comparaître en justice, a déclaré Amnistie internationale le 3 février 2020.

« Il est inadmissible qu’Abdirashid Janan, soupçonné d’être pénalement responsable de crimes relevant du droit international et d’autres graves violations des droits humains, se soustrait aux procédures visant à le traduire en justice, a déclaré Seif Magango, directeur adjoint du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnistie internationale.

« Les autorités kenyanes doivent l’arrêter sur-le-champ et le remettre au gouvernement fédéral de Somalie, qui doit le juger dans le cadre d’un procès respectueux des normes internationales d’équité, sans délai. Les victimes de ses crimes présumés ont attendu patiemment que justice soit faite et leurs espoirs ne doivent pas être piétinés. »

Abdirashid Hassan Abdinur, aussi connu sous le nom d’Abdirashid Janan, ministre de la Sécurité du gouvernement régional du Jubaland, a été assigné à comparaître devant le tribunal régional de Banadir, à Mogadiscio, le 6 octobre 2019 et a ensuite été maintenu en détention jusqu’à son évasion la semaine dernière.

Le 28 janvier 2020, la cheffe adjointe des forces de police du gouvernement fédéral de Somalie, Zakia Hussein, a annoncé que le ministre s’était évadé. Trois jours plus tard, Abshir Mohamed, le chef de cabinet de la présidence du Jubaland, annonçait sur Twitter qu’Abdirashid Janan était « revenu chez lui à Kismaayo ».

Or, Amnistie internationale a appris de sources multiples qu’Abdirashid Janan se trouve actuellement à Nairobi, au Kenya.

« La fuite d’Abdirashid Janan laisse de nombreuses victimes de ses crimes présumés, notamment les homicides de civils et l’entrave à la livraison d’aide humanitaire, dans le doute quant à la possibilité d’obtenir justice un jour. Maintenant que nous savons où il se trouve, les autorités du Kenya et de Somalie doivent agir rapidement et veiller à ce qu’il soit de nouveau arrêté et jugé dans les meilleurs délais, afin de rendre justice et de mettre en œuvre l’obligation de rendre des comptes, a déclaré Seif Magango.

« L’administration du Jubaland, notamment son président Ahmed Mohamed Islam, qui a appelé à maintes reprises à libérer Abdirashid Janan, doit renoncer à vouloir le soustraire à la justice lors de son retour au pays. » 

 

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