Il faut que les Forces d’appui rapide quittent les rues de Khartoum immédiatement
En réaction à la suspension du Soudan prononcée par l’Union africaine après que les Forces d’appui rapide ont massacré plus d’une centaine de manifestant·e·s pacifiques au cours des trois derniers jours, Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnistie internationale, a déclaré :
« Il faut que le Conseil militaire de transition retire immédiatement tous les agents des Forces d’appui rapide des opérations de maintien de l’ordre et d’application des lois sur l’ensemble du territoire soudanais, en particulier à Khartoum. Dans l’intérêt de la sécurité publique, ceux-ci doivent quitter les rues et rester cantonnés dans leurs casernes.
« Ce dont nous avons été témoins ces trois derniers jours est terrifiant et barbare. Il faut que les homicides absurdes de manifestant·e·s cessent immédiatement et que les responsables présumés de ce bain de sang, y compris les personnes assumant des fonctions de commandement, soient véritablement amenés à répondre de leurs terribles actes », a déclaré Kumi Naidoo.
Par ailleurs, Amnistie internationale appelle au rétablissement immédiat de l’accès à Internet et aux réseaux sociaux afin que la population soudanaise puisse obtenir des informations et exercer son droit à la liberté d’expression.
Complément d’information
Depuis le 3 juin, les attaques menées par des paramilitaires des Forces d’appui rapide contre des manifestants dans tout le Soudan au moyen de munitions réelles, de gaz lacrymogène, de fouets et de bâtons font la une des médias.
Selon le Comité central des docteurs en médecine, plus de 100 personnes ont été tuées et plusieurs centaines ont été blessées. Les forces de sécurité ont tenté de camoufler leurs agissements en jetant dans le Nil des corps lestés de briques, dont 40 seraient remontés à la surface, d’après le Comité.
Des centaines de personnes ont été arrêtées et placées en détention au cours des trois derniers jours, y compris Yassir Saeed Arman, dirigeant de l’opposition rentré récemment au Soudan, dont on ignore où il se trouve. Cet homme, qui est le président adjoint du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord (MPLS-N) et a été l’un des principaux négociateurs du MPLS lors des pourparlers ayant abouti à l’Accord de paix global qui a mis fin à la guerre entre le nord et le sud du Soudan en 2005, est sous le coup d’une condamnation à mort injustifiée. Il faut qu’il soit libéré immédiatement et sans condition.