L'incendie meurtrier dans un commissariat doit amener les autorités à traiter autrement les détenus
En réaction aux informations selon lesquelles au moins 68 personnes – 66 hommes et deux femmes – ont péri dans l'incendie d'un poste de police dans l'État de Carabobo, au nord du Venezuela, le 28 mars, Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale, a déclaré :
« Cette tragédie qui aurait pu être évitée est un nouveau signe de l'absence totale d'intérêt de la part des autorités vénézuéliennes pour les droits humains des personnes privées de leur liberté. Les autorités doivent ouvrir une enquête impartiale et indépendante sur ces décès, pour que les victimes et leurs familles obtiennent vérité, justice et réparations. Elles doivent aussi agir sans délai afin de traiter tous les prisonniers avec dignité et respect, de protéger leurs droits fondamentaux et de faire en sorte que des tragédies de ce type ne se reproduisent plus. »
Au Venezuela, chacun sait que les prisons et les commissariats, qui servent souvent de centres de détention de longue durée, sont surpeuplés. Selon l’Observatoire vénézuélien des prisons, plus de 32 000 personnes sont détenues dans les commissariats à travers le pays, alors que leur capacité d’accueil est de 8 000 places (soit un dépassement de 400 %). Lorsqu'un État place une personne en détention, il est de son devoir de protéger ses droits, et notamment son droit à la vie.