La séparation systématique des familles sollicitant l’asile bafoue le droit international
Le gouvernement américain doit cesser de séparer parents et enfants de familles sollicitant l’asile et de les priver d’accès aux procédures de demande d’asile en les maintenant en détention pour des durées prolongées, a déclaré Amnistie internationale le 7 mai, en réaction à des informations selon lesquelles le Département de la sécurité du territoire a adopté une politique draconienne de séparation des familles qui s’appliquera à toute personne se présentant à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Cette politique a également été évoquée le 7 mai par le procureur général Jeff Sessions.
« L’idée que séparer des enfants de leur famille puisse permettre de les protéger va à l’encontre de toute logique et de toute humanité », a déclaré Margaret Huang, directrice générale d’Amnistie internationale États-Unis. « Ces enfants ont déjà été traumatisés par les violences et les persécutions dans leur pays d’origine et par le dangereux périple en quête de sécurité. Pourquoi le gouvernement américain, affirmant agir pour le bien de ces enfants, met-il en place une politique qui aggrave leurs souffrances en les séparant de leur famille ? C’est une politique cruelle contraire aux droits humains et elle doit être annulée immédiatement. »
« Criminaliser et stigmatiser des parents qui essaient simplement de protéger leurs enfants et de les élever en toute sécurité aura des conséquences dévastatrices pour des milliers de familles traumatisées qui ont déjà tout abandonné pour fuir les horreurs de leur pays », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale.
« Arracher des enfants en bas âge des bras de leurs parents qui sollicitent l’asile est une violation flagrante de leurs droits humains. Le faire en vue de renvoyer des personnes en quête d’asile dans des lieux dangereux où elles risqueraient d’être persécutées bafoue également les obligations des États-Unis au titre de la législation relative aux réfugiés. »
Amnistie internationale a recueilli des informations prouvant que des agents de l’immigration américains séparent de force des familles de demandeurs d’asile, même lorsqu’elles sont en mesure de prouver leur lien de parenté et les persécutions qu’elles ont fuies. Il a été démontré à maintes reprises que la détention prolongée de personnes en quête d’asile a des conséquences néfastes pour leur état psychologique et pour leurs possibilités de déposer une demande d’asile au titre de la loi américaine.
Le procureur général a également mis en place une politique plus large au titre de laquelle tous les demandeurs d’asile sont traités comme des criminels et sont poursuivis en justice devant des tribunaux fédéraux et incarcérés dans des prisons fédérales.
Pour de plus amples informations, veuillez consulter le rapport publié en 2017 par Amnistie internationale et intitulé Facing Walls, qui démontre que les autorités frontalières américaines ont régulièrement empêché des demandeurs d’asile de déposer une demande d’asile aux points d’entrée aux États-Unis, ce qui a entraîné une augmentation du nombre d’entrées illégales de demandeurs d’asile par la frontière entre les États-Unis et le Mexique.
Cette année, Amnistie internationale a fait campagne afin de réunir quatre familles qui avaient été séparées à la frontière, en violation de la politique alors en place du Département de la sécurité du territoire au titre de laquelle les familles ne devaient pas être séparées. En plus de demander aux agences du Département de la sécurité du territoire de remédier à ces violations, Amnistie internationale a demandé à ses sept millions de membres, sympathisants et militants dans le monde entier de se mobiliser en faveur de ces familles.