• 15 Aoû 2025
  • Pérou
  • Communiqué de presse

Pérou. Une nouvelle loi accorde l’impunité aux responsables de crimes contre l’humanité

Amnistie internationale dénonce la promulgation d’une loi qui accorde l’amnistie aux auteurs de crimes de droit international et qui, sous couvert d’une « amnistie humanitaire », permet de libérer les personnes âgées de plus de 70 ans condamnées à des peines définitives ou en cours d’exécution de leur peine. 

Cette loi viole les obligations internationales qui incombent à l’État péruvien et crée un grave précédent. Son application aura des répercussions sur au moins 156 affaires ayant fait l’objet d’une décision définitive, permettant ainsi aux responsables de crimes contre l’humanité et de graves violations des droits humains de recouvrer la liberté.   

L’annulation des procédures d’enquête ou de jugement adresse un message d’indifférence et d’impunité face à la douleur et aux atteintes aux droits des victimes et de leurs proches, qui cherchent depuis des décennies à obtenir justice, vérité et réparation. Cela inclut des affaires telles que celle du massacre de Putis, dans la région d’Ayacucho, en 1984, où 123 personnes, dont des enfants et des adolescents, ont été assassinées. 

L’organisation rappelle que le droit international et les normes internationales relatives aux droits humains prévoient que les amnisties ne sont pas admissibles dans les cas de violations graves des droits humains ou de crimes de droit international, tels que ceux commis au Pérou entre 1980 et 2000. Figurent au nombre de ces crimes les disparitions forcées, les exécutions extrajudiciaires, la torture et les violences sexuelles, entre autres.  

Amnistie internationale met en garde contre la progression des pratiques autoritaires et de l’impunité au Pérou au moyen de normes qui affaiblissent l’espace civique et l’accès à la justice, ainsi que d’initiatives visant à ne pas respecter les engagements internationaux. Face à cette situation, l’organisation rappelle aux autorités péruviennes leur devoir de garantir le droit à la justice, à la vérité et à réparation des victimes et de l’ensemble de la société, ce qui n’est possible qu’en renforçant les enquêtes et en condamnant les responsables de violations graves des droits humains.  

Afin de clore ce chapitre douloureux de l’histoire du pays, les autorités doivent garantir la non-répétition. Cela nécessite de lutter résolument contre l’impunité et de trouver les responsables des crimes aussi atroces que ceux commis au Pérou par toutes les parties impliquées dans le conflit armé.