• 1 déc 2025
  • Hong Kong
  • Communiqué de presse

Hong Kong. Le gouvernement doit enquêter et permettre la libre expression au lendemain d’un incendie meurtrier

En réaction à l'arrestation d'un étudiant hongkongais qui avait lancé une pétition réclamant que le gouvernement rende des comptes après un incendie meurtrier dans le quartier de Tai Po, Luk Chi-man, directeur exécutif d'Amnistie internationale Hong Kong Outre-mer, a déclaré : 

« Nous adressons nos plus sincères condoléances aux familles des habitant·e·s, des travailleurs·euses et des pompiers qui ont tragiquement perdu la vie dans cet incendie, et souhaitons un prompt rétablissement à toutes les personnes blessées. 

« Il est temps que les autorités de Hong Kong mènent une enquête transparente sur les causes de cet incendie dévastateur à Tai Po, au lieu de tenter de réduire au silence ceux qui posent des questions légitimes. 

« Alors que nous sommes en deuil, nous ne pouvons ignorer la nécessité de rendre justice aux familles touchées et de prévenir autant que possible des tragédies similaires. Nous demandons aux autorités de Hong Kong d’établir tous les faits relatifs à l’incendie survenu la semaine dernière en menant une enquête approfondie, indépendante, impartiale et ouverte, de préciser publiquement la cause de l'incendie, d’amener les personnes concernées à rendre des comptes et de publier sans délai toutes les conclusions. 

« Dans le cadre de cette enquête minutieuse, le gouvernement doit évaluer de manière exhaustive et transparente si des négligences ou des manquements réglementaires de la part d'individus ou de représentnats du gouvernement ont contribué à cette tragédie. Il est essentiel qu'un rapport complet examinant les défaillances systémiques et politiques soit rédigé. 

« Les habitant·e·s de Hong Kong ont à la fois le droit et le devoir d'exiger que les responsabilités de ce type soient établies ; au lieu de le reconnaître, les autorités hongkongaises préfèrent réduire au silence ceux qui expriment leurs préoccupations et leurs revendications. 

« Les libertés d'expression et de réunion pacifique sont des droits fondamentaux  protégés par le droit international et la législation de Hong Kong. Les autorités hongkongaises doivent cesser d'utiliser abusivement les lois relatives à la " sécurité nationale " formulées en termes généraux pour cibler des personnes, qui participent notamment à des initiatives citoyennes d’aide ou cherchent à divulguer ou diffuser des informations d'intérêt public. 

« Une société saine ne devrait pas être réduite à une seule voix. Les autorités doivent veiller à ce que toutes les enquêtes et les opérations de secours en cas de catastrophe soient menées de manière transparente et participative. Elles doivent soutenir les initiatives des bénévoles locaux et prendre pleinement en compte les opinions et les besoins de la population de Hong Kong. » 

Complément d’information 

L'incendie du complexe résidentiel de Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po à Hong Kong, s'est déclaré le 26 novembre et a fait au moins 146 morts. 

Le 29 novembre, l’étudiant universitaire qui avait lancé une pétition réclamant que les responsables rendent des comptes a été arrêté par les autorités en charge de la sécurité nationale pour des soupçons de « sédition », selon des médias locaux. Il avait exhorté le gouvernement à répondre à « quatre revendications » au lendemain de l'incendie ; il aurait été libéré sous caution le 1er décembre. 

D’après des médias locaux, deux autres personnes ont été arrêtées le 30 novembre pour des accusations de « sédition » en lien avec cet incendie.