Venezuela. L’ampleur et la gravité des crimes actuels exigent des mesures urgentes de la part du procureur de la CPI
Amnistie internationale a publié vendredi 9 août une lettre ouverte adressée à Karim Khan, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), lui demandant de prendre des mesures urgentes face aux crimes de droit international commis au Venezuela. Erika Guevara-Rosas, directrice principale de la recherche, du plaidoyer, des politiques et des campagnes à l’organisation, a déclaré à ce propos :
« Le silence du procureur Karim Khan face à la crise que traverse le Venezuela est alarmant. Son bureau a connaissance de la mort de dizaines de personnes aux mains des forces de sécurité et de groupes armés pro-gouvernementaux, ainsi que de l’arrestation arbitraire de plus de 2 000 personnes en quelques jours, simplement parce qu’elles s’opposaient ou étaient perçues comme étant opposées au gouvernement de Nicolás Maduro. On a en outre relevé des agressions, des menaces et des tentatives de stigmatisation visant les défenseur·e·s des droits humains et les organisations de la société civile qui dénoncent l’action arbitraire du gouvernement, et qui considèrent le bureau du procureur de la CPI comme un dernier recours pour obtenir justice. »
« Cette tragédie est la conséquence de l’impunité qui prévaut face aux graves violations des droits humains et aux crimes contre l’humanité commis par le gouvernement Maduro depuis des années. L’ampleur et la gravité croissantes des actes commis actuellement contre le peuple vénézuélien exige cependant que le procureur accélère de toute urgence son enquête sur la situation dans le pays. »
« Concrètement, nous espérons que le procureur publiera une déclaration préventive adressant une mise en garde aux auteurs de possibles crimes de droit international et violations des droits humains. Nous lui demandons par ailleurs de soutenir publiquement les ONG et les défenseur·e·s des droits humains vénézuéliens, et de condamner les attaques contre les personnes visées en raison de leur travail inlassable en faveur de la justice. Nous avons plus que jamais besoin d’une décision immédiate et résolue de la part du bureau du procureur de la Cour pénale internationale. »