Les déclarations de Pierre Poilievre au sujet des femmes transgenres sont une "distraction dangereuse", selon Amnistie internationale Canada
En réponse aux récents commentaires du chef de l'opposition fédérale, Pierre Poilievre, selon lesquels les femmes transgenres n'ont pas leur place dans les salles de bain, les vestiaires, les refuges, les compétitions sportives et autres espaces réservés aux femmes, Amnistie internationale Canada a déclaré :
« Cette rhétorique honteuse ne fait pas que mettre en danger les personnes transgenres et les personnes issues de la diversité de genre : elle occulte les réalités de la violence fondée sur le genre au Canada.
« Amnistie internationale Canada condamne sans réserve toute tentative visant à utiliser des membres de la communauté LGBTQ2SIA+ comme boucs émissaires et ainsi marquer des points politiques. Nous demandons à tou·te·s les dirigeant·e·s politiques de mettre fin à cette propagation de la désinformation nuisible. »
Selon les statistiques publiées par le gouvernement canadien, les personnes transgenres et ne se conformant pas aux normes de genre sont beaucoup plus susceptibles que leurs pairs cisgenres de faire l'objet de comportements sexuels ou d’attention non désirés dans les espaces publics. En outre, plus de la moitié (58,9 %) des personnes transgenres âgées de 15 ans et plus déclarent avoir été agressées physiquement ou sexuellement, tandis que trois femmes et filles transgenres sur cinq ont subi des violences de la part de leur partenaire intime. Les conséquences de la violence basée sur le sexe sont ressenties de manière disproportionnée par les personnes LGBTQ2SIA+ qui sont confrontées à des formes interreliées de marginalisation sur la base du handicap, de la race, de l'âge, de l'appartenance autochtone, du niveau de revenu et de la situation familiale.
Les refuges et autres services de soutien sont essentiels pour lutter contre la violence fondée sur le genre. Interdire l'accès à ces espaces aux personnes trans et aux personnes ne se conformant pas aux normes de genre ne fera qu'exacerber la discrimination et l'inégalité auxquelles est confrontée cette communauté déjà marginalisée. Amnistie internationale Canada fait écho aux appels lancés par les organisations, les défenseurs et les alliés de la justice en matière de genre, ainsi que par les communautés concernées, et affirme qu'une attaque contre les personnes transgenres est une attaque contre les droits des femmes et les droits liés au genre de manière plus générale.
Selon Amnistie internationale Canada, cibler les femmes transgenres menace la vie et les droits des personnes LGBTQ2SIA+ et détourne l'attention des véritables causes systémiques de la violence sexiste. « Les politiciens vraiment engagés à mettre fin à la violence sexiste au Canada doivent fonder leurs politiques sur les faits plutôt que sur une rhétorique néfaste qui sème la discorde. »