Syrie. Une action internationale doit être mise en place après le séisme ayant frappé des régions ravagées par la guerre
En réaction aux tremblements de terre catastrophiques ayant touché la Turquie et la Syrie lundi 6 février au matin, Aya Majzoub, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnistie internationale, a déclaré :
« Amnistie internationale exprime ses plus sincères condoléances aux familles ayant perdu des proches lors de ces séismes dévastateurs. Si des centaines de milliers de personnes à travers la Turquie et la Syrie ont été affectées, celles qui résident dans des zones déjà ravagées par des années de conflit sont confrontées à des difficultés supplémentaires.
« Quatre millions de personnes se trouvant dans le nord-ouest de la Syrie, qui est aux mains de l’opposition, vivent dans des conditions épouvantables avec un accès restreint aux soins de santé. Lors du tremblement de terre du 6 février, des immeubles entiers se sont effondrés dans des quartiers déjà délabrés par plus de dix ans de guerre. Cette destruction de très grande ampleur, conjuguée à une crise économique aiguë et une violente tempête de neige, entrave par ailleurs l’acheminement de l’aide humanitaire.
« La communauté internationale doit immédiatement mobiliser des ressources afin de soutenir les efforts de sauvetage et de réhabilitation dans le nord de la Syrie. Le gouvernement syrien doit aussi permettre à l’aide humanitaire d’atteindre toutes les zones affectées par le tremblement de terre, sans restriction. L’ensemble des parties, en particulier le gouvernement syrien et les forces russes, doivent immédiatement cesser les attaques contre les civil·e·s et les infrastructures civiles, ainsi que les attaques menées sans discrimination dans la région. »
Complément d’information
Deux puissants tremblements de terre ont dévasté des zones de grande ampleur en Turquie et en Syrie le matin du 6 février. Selon les dernières informations en date, au moins 2 200 personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées.
Le Comité international de secours a déclaré que ces tremblements de terre ont détruit des régions de Syrie où vivent de nombreuses familles vulnérables et personnes déplacées dans leur propre pays.
Depuis août 2022, le gouvernement syrien impose un blocus aux civil·e·s résidant dans des zones majoritairement kurdes du gouvernorat d’Alep (nord du pays), entravant leur accès au carburant et à d’autres produits de première nécessité.
En juillet 2022, Amnistie internationale a publié un rapport expliquant que des millions de personnes déplacées dans le nord-ouest de la Syrie vivent dans des conditions très difficiles dans des camps. Elles dépendent entièrement de l’aide humanitaire internationale pour survivre.