• 27 oct 2023
  • Israël et territoire palestinien occupé
  • Témoignage

Témoignage d’un défenseur des droits fondamentaux travaillant sur le terrain à Gaza 

Tout d’abord, je suis allé à Gaza [la ville] pour trouver du carburant pour la voiture et, Dieu merci, nous avons trouvé suffisamment de carburant pour tenir deux semaines, ce qui est un véritable exploit compte tenu des circonstances ; cela a également été une source d’inquiétude à cause des prix surréalistes. 

Ensuite, [nous ne pouvons] pas [nous] doucher ou [nous] laver parce que l’accès à l’eau dans la bande [de Gaza], que ce soit l’eau potable ou l’eau pour laver, est incroyablement limité. Il faut tout acheter. 

Troisièmement, en ce qui concerne la nourriture, nous mangeons principalement des légumes ; nous avons mangé deux fois du poulet, mais sans pain, parce que si on veut du pain, il faut faire la queue pendant au moins sept ou huit heures. 

Quatrièmement, pour ce qui est de laver les vêtements : je dois acheter de nouveaux vêtements tous les quatre jours à cause de la pénurie d’eau ; je lave uniquement mes vêtements de travail. 

Cinquièmement : en ce qui concerne le travail sur le terrain, nous travaillons au milieu de bombardements incessants et nous réunissons des informations au sujet des cas les plus meurtriers, où des civil·e·s et des personnes déplacées ont été tués. Du fait des conditions dangereuses, nous sommes les seuls à travailler encore sur le terrain pour rassembler des informations sur les violations et les crimes de guerre [...] 

  Pour mon travail de terrain, quand je récupère des informations sur les crimes, je rencontre des personnes qui ont perdu toute leur famille : femme, enfants et parents âgés. Quand j’entends les horreurs qui ont été commises, je n’arrive plus à écrire. Je m’éloigne un moment pour pleurer et reprendre mon souffle, et je reprends ensuite le travail.   

Je salue tous les collègues, et s’il vous plaît, priez pour notre survie dans cette sale guerre. Pour finir, j’ai oublié de préciser, à vous mes collègues, que je suis à la rue, car ma maison a été bombardée.