Israël et territoires palestiniens occupés. Les États-Unis ne doivent pas bloquer une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat
Les États-Unis et tous les autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies doivent soutenir de toute urgence une résolution exigeant un cessez-le-feu immédiat par toutes les parties au conflit en cours dans la bande de Gaza occupée et en Israël, a déclaré Amnistie internationale au lendemain de l’appel lancé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, au Conseil de sécurité pour qu’il réclame un cessez-le-feu. La secrétaire générale d’Amnistie internationale, Agnès Callamard, qui doit s’entretenir jeudi 7 décembre avec le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré :
« En invoquant l’article 99 de la Charte des Nations unies – une initiative exceptionnelle – le secrétaire général de l’ONU tire la sonnette d’alarme et communique au monde, dans les termes les plus forts, sa profonde inquiétude quant à l’impact catastrophique et probablement irréversible des bombardements incessants d’Israël dans la bande de Gaza occupée. Le bain de sang et la souffrance ont atteint une intensité et une ampleur sans précédent dans les Territoires palestiniens occupés et la population civile continue de subir des attaques aveugles en Israël. L’appel urgent du secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité est aussi un avertissement sévère soulignant que les violations massives auxquelles nous assistons menacent toutes les personnes vivant dans la région et, à terme, la stabilité mondiale et la paix internationale.
« Il émet une alerte qui doit être entendue. Il faut une résolution urgente et contraignante du Conseil de sécurité en faveur d’un cessez-le-feu immédiat. Le Conseil de sécurité doit jouer le rôle pour lequel il a été créé. Les États-Unis et les autres pays qui en sont membres doit agir maintenant pour faire cesser les souffrances inimaginables à Gaza et pour éviter que le conflit ne dégénère encore au point de devenir incontrôlable – s’il venait à embraser tout le Moyen-Orient et à s’étendre bien au-delà.
« Ils ont l’obligation claire, au regard du droit international, de prévenir les atrocités. Rien ne peut justifier de continuer à bloquer une action décisive du Conseil de sécurité des Nations unies pour arrêter les pertes civiles massives, l’effondrement total du système humanitaire et les horreurs encore pires résultant de la rupture de l’ordre public et des déplacements massifs de population.
« La clarté morale, le leadership international et le devoir impératif de protéger la population civile doivent prévaloir avec l’adoption immédiate d’une résolution en faveur du cessez-le-feu. Chaque minute qui passe, des personnes meurent et les risques pour la paix mondiale se multiplient. L’application sélective du droit international doit cesser. Nous n’avons plus le temps pour la procrastination ou les postures politiques. »
Complément d’information
Dans un geste rare, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a adressé une lettre au Conseil de sécurité le 6 décembre, dans laquelle il invoque l’article 99 de la Charte des Nations unies pour demander un cessez-le-feu en mettant en garde contre un « risque grave d’effondrement du système humanitaire » et une catastrophe aux « implications irréversibles pour les Palestiniens ainsi que pour la paix et la sécurité de l’ensemble de la région ».
L’article 99 de la Charte des Nations unies dispose que le/la secrétaire général·e peut « attirer l’attention du Conseil de sécurité sur toute affaire qui, à son avis, pourrait mettre en danger le maintien de la paix et de la sécurité internationales ».
Il avait été invoqué de manière explicite pour la dernière fois en 1989, dans le contexte du conflit au Liban, et le Conseil de sécurité avait ordonné un cessez-le-feu.