Australie. L’ouverture de poursuites historiques pour crimes de guerre est une « avancée prometteuse » pour la justice après l’enquête Brereton
En réaction à l’arrestation d’un ancien soldat australien inculpé du crime de guerre de meurtre pour avoir tué un homme afghan lors d’une mission de la Force de défense australienne en Afghanistan, Kyinzom Dhongdue, chargée de campagne à Amnistie internationale Australie, a déclaré :
« La justice se met enfin en marche près de trois ans après la publication du rapport Brereton. Cette arrestation est une avancée prometteuse pour les investigations concernant les crimes de guerre qui auraient été commis lorsque l’armée australienne était déployée en Afghanistan.
« Elle envoie un message fort aux victimes et à leurs familles : des enquêtes seront menées et ces affaires ne seront pas balayées sous le tapis. Elle indique aussi aux responsables de ces crimes présumés qu’ils ne pourront pas échapper à l’obligation de rendre des comptes.
« Il reste à voir, cependant, s’il s’agit d’un cas isolé ou du début d’un changement de paradigme dans la façon dont les autorités australiennes amènent leurs propres soldats à rendre des comptes pour de graves violations du droit international humanitaire.
« Amnistie internationale Australie les appelle une nouvelle fois à faire tout leur possible pour appliquer les recommandations du rapport Brereton afin que toutes les victimes puissent obtenir justice et réparation. »
Complément d’information
Lundi 20 mars, la police fédérale australienne a arrêté un ancien soldat du Special Air Service (SAS) en Nouvelle-Galles du Sud, et annoncé qu’il serait poursuivi pour le crime de guerre de meurtre pour avoir tué un Afghan en 2012 lors d’une mission en Afghanistan, selon des informations parues dans les médias.
Ces faits ont été révélés au grand jour en 2020 par l’émission Four Corners de la chaîne de télévision ABC. Plus tard la même année, les conclusions de l’enquête menée par le juge Paul Brereton sur des crimes de guerre présumés en Afghanistan ont été rendues publiques.
Le rapport Brereton, résultat de quatre années d’enquête, a relevé des preuves de graves violations des droits humains commises par des membres des forces spéciales australiennes, notamment les exécutions extrajudiciaires de 39 civils et prisonniers afghans, des tentatives de dissimulation et des violences.
Il comportait 143 recommandations, préconisant notamment que 53 cas concernant 19 militaires soient confiés au Bureau de l’enquêteur spécial pour une enquête pénale et que les familles des victimes soient indemnisées.