Le Conseil des droits de l'homme de l’ONU doit se pencher lors de sa session extraordinaire sur les violations perpétrées en Israël et dans les territoires palestiniens occupés
Accueillant avec satisfaction l’annonce du Conseil des droits de l'homme de l’ONU indiquant qu’il va se réunir en session extraordinaire le 27 mai afin d’examiner la situation qui se dégrade rapidement en Israël et dans les territoires palestiniens occupés), Kevin Whelan, représentant d’Amnistie internationale auprès des Nations unies à Genève, a déclaré :
« En l’espace de quelques semaines, la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés est passée de la répression par les forces israéliennes d’une manifestation pacifique menée par des Palestiniens à Jérusalem-Est à un véritable conflit armé entre les forces israéliennes et des groupes armés palestiniens à Gaza.
« Alors que le nombre de morts ne cesse de s’accroître – avec plus de 230 personnes tuées à Gaza et 12 personnes tuées en Israël – il est absolument indispensable de ne pas laisser les auteurs des violations des droits humains, y compris des attaques illégales et des crimes de droit international, agir en dehors de tout contrôle.
« La session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme peut permettre de garantir le respect de l’obligation de rendre des comptes pour ces violations, y compris en cas de cessez-le-feu et après la fin des hostilités actuelles. Elle doit examiner les éventuels crimes de guerre commis à Gaza, y compris les attaques meurtrières contre des logements palestiniens et la destruction délibérée de biens immobiliers civils, ainsi que les tirs de roquettes effectués sans discernement par des groupes armés palestiniens contre des zones peuplées en Israël. Cette session doit également se pencher sur les causes profondes de ce conflit, y compris sur les colonies de peuplement illégales d’Israël, le blocus de Gaza et les expulsions forcées et l’expropriation de familles palestiniennes, comme à Sheikh Jarrah, à Jérusalem-Est occupée.
« Même si le Conseil de sécurité de l’ONU – qui n’a jusqu’à présent pas réagi en raison de l’opposition des États-Unis – parvient à adopter une résolution, il ne s’attaquera probablement pas à la question cruciale de l’obligation de rendre des comptes.
« Le Conseil des droits de l'homme devrait à l’occasion d’une session extraordinaire mettre en place un mécanisme d’enquête habilité à réunir et conserver les preuves de crimes et de violations, qui apporterait son soutien à l’enquête en cours menée par la Cour pénale internationale et coordonnerait ses activités avec cette dernière. Ces deux institutions doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour mettre fin au cycle de l’impunité qui depuis plusieurs décennies marque la crise en Israël et dans les territoires palestiniens occupés. »