• 29 oct 2019
  • Canada
  • Communiqué de presse

La Cour entendra les raisons pour lesquelles le renvoi des demandeurs d’asile aux États-Unis est contraire à la loi canadienne

Un ralliement aura lieu devant la cour à Toronto pour soutenir la contestation judiciaire de l’entente sur les tiers pays sûrs

Le 29 octobre 2019. Du 4 au 8 novembre, la Cour fédérale du Canada entendra une contestation de la désignation des États-Unis comme pays tiers sûr pour les réfugiés. On soutiendra devant la Cour que le renvoi des demandeurs d’asile aux États-Unis constitue une violation des lois canadiennes, y compris la Charte canadienne des droits et libertés, ainsi que les obligations internationales du Canada relatives aux droits humains.

Le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR), Amnistie Internationale (AI) et le Conseil canadien des Églises (CCE), en compagnie d’une plaignante et de ses enfants, ont entrepris la contestation en justice en juillet 2017. Les audiences auront lieu à la Cour fédérale du Canada à Toronto, au 180, rue Queen ouest.

« Nous demandons à la Cour d’examiner les répercussions de l’Entente sur les tiers pays sûrs sur les femmes, les hommes et les enfants qui ne peuvent pas trouver la sécurité aux États-Unis et d’examiner la légalité de leur renvoi par le Canada à une détention et à une déportation possible vers un pays où ils seront persécutés » a dit Claire Roque, présidente du CCR. « Les répercussions sont particulièrement graves pour les femmes, à cause des politiques des États-Unis qui ferment la porte aux femmes qui fuient la violence fondée sur le genre. Pour nous, la conclusion est claire : les États-Unis ne peuvent pas être considérés comme un pays sûr pour les réfugiés. »

« Le Conseil canadien des Églises affirme depuis longtemps que chaque être humain qui est physiquement présent au Canada a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne, en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés », a affirmé Peter Noteboom, secrétaire général du Conseil canadien des Églises. « L’entente Canada-États-Unis sur les tiers pays sûrs est un obstacle à la garantie de ces droits légaux. » 

« Le temps où le Canada pouvait compter sur la suffisance du régime de protection des États-Unis est définitivement terminé », a dit France-Isabel Langlois, directrice, Amnistie internationale Canada francophone. « En l’absence de mesures de la part des représentants élus du Canada en vue de reconnaître les graves lacunes du régime de protection des réfugiés des États-Unis, nous nous adressons maintenant aux tribunaux pour assurer que les obligations juridiques intérieures et internationales du Canada sont respectées. »   

Les organismes et les particuliers qui entreprennent la contestation en justice ont présenté une preuve abondante montrant que le système des États-Unis est en défaut de bien des façons dans la protection des réfugiés et que les gens qui sont renvoyés du Canada aux États-Unis en application de l’Entente sur les tiers pays sûrs risquent ensuite d’être renvoyés par les États-Unis dans leurs pays d’origine où ils risqueront la persécution, la torture et même la mort.

En vertu de l’Entente sur les tiers pays sûrs, qui est entrée en vigueur en 2004, les réfugiés qui se présentent à un poste frontalier entre le Canada et les États-Unis dans le but de présenter une demande d’asile au Canada, sauf quelques exceptions limitées, se voient refuser l’accès au système canadien de protection des réfugiés et sont immédiatement renvoyés aux États-Unis. Étant donné que l’Entente ne s’applique pas aux personnes qui entrent au Canada ailleurs que par les postes frontaliers officiels, les gens qui cherchent la sécurité au Canada traversent la frontière en grand nombre entre les points d’entrée officiels. Non seulement un retrait de l’Entente assurerait que le Canada respecte ses obligations légales, mais il permettrait aussi aux gens de se présenter aux points d’entrée de façon ordonnée, ce qui mettrait fin aux entrées irrégulières.

Un ralliement aura lieu devant la Cour (180, rue Queen ouest) à l’appui de la contestation en justice le lundi 4 novembre à 12 h 30.