• 19 fév 2020
  • Mexique
  • Communiqué de presse

Amnistie internationale réitère sa demande de réunion de haut niveau avec le président Andrés Manuel López Obrador au sujet de la crise des droits humains

Amnistie internationale a envoyé mercredi 19 février une lettre ouverte au président Andrés Manuel López Obrador, pour demander l’organisation d’une réunion et pour exprimer ses préoccupations concernant la réponse du gouvernement face à la grave crise des droits humains à laquelle est confronté le Mexique.

« Bien que le gouvernement ait pris quelques mesures en matière de droits humains, celles-ci restent insuffisantes pour répondre sérieusement à la crise qui traverse le pays depuis de nombreuses années. Il est inquiétant d’entendre le président Andrés Manuel López Obrador tenir des discours dévalorisants sur le rôle des personnes qui défendent les droits humains, ou de voir que la Garde nationale est utilisée pour empêcher le passage de personnes réfugiées et migrantes, ou que face à la vague d’homicides et de féminicides, les mêmes stratégies ayant échoué par le passé de militarisation de la sécurité publique des gouvernements précédents se poursuivent », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale.

« Au lieu de fuir ses responsabilités et d’attaquer les personnes et les organisations qui mettent en lumière la crise à laquelle est confronté le Mexique, nous appelons le Président à se rapprocher de la société civile afin de trouver des solutions à cette grave situation et à faire des droits humains l’axe central du reste de son mandat présidentiel. »

Cela fait plus de quatre décennies qu’Amnistie internationale dénonce les violations des droits humains au Mexique. Depuis les premiers jours du gouvernement actuel, l’organisation a recensé quelques avancées ponctuelles en matière de droits humains, en reconnaissant tout particulièrement le travail réalisé sur la question des personnes disparues.

« La demande d’une réunion avec le Président répond à une invitation que celui-ci avait adressée à notre organisation à l’époque où il était candidat à l’élection présidentielle, et nous la présentons dans le but de contribuer à répondre à la crise des droits humains dans le pays », a déclaré Tania Reneaum Panszi, directrice exécutive d’Amnistie internationale Mexique.

« Il est important que le Président écoute les propositions qui nous viennent de la société civile afin de mettre un frein à la crise des droits humains dans le pays, qui se traduit malheureusement par un coût humain très élevé et par d’autres violations graves des droits humains chaque jour. »

Amnistie internationale est de plus en plus préoccupée par les déclarations du Président sur la société civile et sur les personnes qui défendent les droits humains au Mexique, par le rôle de la Garde nationale par rapport à la situation migratoire et aux violations du droit d’asile, par le manque de résultats relatifs aux violences faites aux femmes et aux féminicides, et par le besoin de protection des droits humains dans le domaine de la sécurité publique.

En décembre 2019, Amnistie internationale a publié un bilan de l’état des droits humains durant la première année d’exercice du gouvernement du président Andrés Manuel López Obrador dans un rapport intitulé Cuando las Palabras No Bastan [Quand les paroles ne suffisent pas]. À ce jour, le gouvernement n’a pas répondu aux demandes de l’organisation et n’a pas donné suite aux recommandations du rapport.

 

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