• 18 Mar 2020
  • Iran
  • Communiqué de presse

Les grâces accordées aux prisonniers sont une mesure positive, mais des centaines de détenus qui devraient être libres demeurent incarcérés

En réaction à l’annonce des autorités iraniennes, qui ont décidé d’accorder des grâces aux prisonniers reconnus coupables d’infractions relatives à la « sécurité » et purgeant une peine maximale de cinq ans de prison, et ont décidé que ceux qui avaient bénéficié d’une permission de sortie ces dernières semaines n’auraient pas à retourner dans les prisons, Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnistie internationale, a déclaré :

« Amnistie internationale salue la libération de toute personne détenue en tant que prisonnier d’opinion – même si ces personnes n’auraient en fait jamais dû être incarcérées.

« Nul ne devrait passer un seul jour derrière les barreaux pour avoir exercé pacifiquement ses droits et il est scandaleux qu’un si grand nombre de prisonniers d’opinion demeurent injustement emprisonnés, y compris des défenseurs des droits humains et de nombreuses personnes ayant pris part aux manifestations pacifiques de novembre 2019 et janvier 2020.

« Amnistie internationale appelle une nouvelle fois les autorités iraniennes à libérer immédiatement et sans condition tous les prisonniers d’opinion. »

Complément d’information

Le 18 mars, les autorités iraniennes ont annoncé que les prisonniers incarcérés pour des atteintes à la « sécurité »  et purgeant une peine maximale de cinq ans de prison se verraient accorder des grâces, et que ceux qui ont bénéficié d’une permission de sortie ces dernières semaines n’auraient pas à retourner en prison. De nombreux détenus qui, selon les autorités iraniennes, sont incarcérés pour des infractions relatives à la « sécurité » sont en fait détenus pour des motifs à caractère politique.

Les autorités ont indiqué dans leur annonce que les grâces étaient en partie accordées à l’occasion des festivités de Norouz (nouvel an iranien), qui ont lieu le 20 mars, et de deux fêtes religieuses musulmanes, et en partie en raison de la « situation sensible » dans le pays, visiblement en référence à la propagation du coronavirus en Iran. Depuis quelques semaines, les autorités accordent des permissions de sortie après versement d'une caution, car elles rencontrent de grandes difficultés s’agissant de contenir la propagation de l’épidémie, y compris dans les prisons.

 

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