• 31 jan 2020
  • États-Unis
  • Communiqué de presse

Les initiatives en vue de relancer le décret « anti-musulmans » sont scandaleuses

Réagissant à l’annonce de l’extension par le gouvernement de Donald Trump du décret désormais connu sous le nom de décret « anti-musulmans », que le président avait signé pendant sa première semaine en fonction, Margaret Huang, directrice exécutive d’Amnistie internationale États-Unis, a déclaré :

« Ce chaos est devenu la norme. Les politiques que ce gouvernement a adoptées contre les personnes en quête de sécurité sont cruelles, inhumaines et intolérantes. Une fois de plus, nous rejetons ces politiques et soutenons les personnes que ce gouvernement essaie d’exclure en raison de leur identité. Le fait de relancer ce décret et l’hostilité à l’égard des musulmans dans laquelle il a pris sa source bafoue les valeurs de droits humains et de dignité humaine. Il doit être annulé. »

« Les initiatives du gouvernement de Donald Trump en vue d’étendre le décret sont choquantes et portent en réalité préjudice à notre sécurité nationale. Nos recherches ont montré que chaque version de ce décret a été meurtrière, dangereuse et désastreuse. Cette politique est ancrée dans la haine, la suprématie blanche et le racisme.

« Depuis l’adoption du décret il y a trois ans, des familles ont été déchirées, une anxiété croissante s’est installée au sein des populations musulmanes, des crimes motivés par la haine ont été commis contre des musulmans, et des personnes qui étaient censées trouver la sécurité se sont retrouvées coincées dans l’incertitude à cause d’un gouvernement qui s’est détourné de ses propres engagements. Le décret est catastrophique, particulièrement pour les personnes pour qui il s’agit d’une question de vie ou de mort.

« Un pays en particulier se détache de la liste : alors que les musulmans et membres d’autres minorités fuient les persécutions au Myanmar, où ils sont la cible d’un crime atroce après l’autre, notamment de massacres, de viols et d’incendies de villages entiers, les États-Unis prennent la décision inadmissible de refuser de les accueillir. »

Complément d’information et contexte

En signant le décret désormais connu sous le nom de décret « anti-musulmans » dans la première semaine de sa présidence, Donald Trump a déclenché une série d’événements à cause desquels des familles sont, aujourd’hui encore, laissées dans l’incertitude et menacées.

Amnistie internationale États-Unis s’est opposée au décret « anti-musulmans » dès sa première version, appelant le Congrès à l’invalider par l’adoption du No Ban Act (H.R. 2214/ S. 1123), qui bénéficie d’un fort soutien dans les deux chambres du Congrès. Des membres d’Amnesty États-Unis se sont mobilisés dans tout le pays, ont participé à une manifestation et à un rassemblement à Washington D.C., ont remis une pétition nationale au Congrès, ont mobilisé des groupes dans des aéroports et ont organisé des rassemblements pour informer les personnes de leurs droits.

Après l’adoption du décret, Amnistie internationale États-Unis avait présenté une dizaine d’études de cas sur les préjudices qu’il cause pour les personnes et les familles du Yémen, d’Iran, du Soudan et d’autres pays et avait démontré que des vies avaient été détruites par le décret. En 2019, des chercheurs d’Amnistie internationale États-Unis s’étaient rendus au Liban et en Jordanie pour mener près de 50 entretiens avec des réfugiés qui, en raison du décret, étaient bloqués dans des pays où ils étaient soumis à des politiques restrictives, à des environnements de plus en plus hostiles et où ils ne bénéficiaient pas des mêmes droits que les citoyens de ces pays. Le rapport d’Amnistie internationale États-Unis intitulé The Mountain is in Front of Us and the Sea is Behind Us démontre que les politiques discriminatoires de Donald Trump ont décimé le nombre de réinstallations de réfugiés en provenance du Liban et de la Jordanie, les deux pays qui accueillent le plus grand nombre de réfugiés par habitant.

Amnistie internationale a également expliqué que le renvoi des réfugiés du Liban vers la Syrie était prématuré et, à la fin de l’année 2019, a publié un autre rapport intitulé Sent to a war zone: Turkey’s illegal deportations of Syrian refugees, expliquant que la Turquie avait expulsé des réfugiés syriens vers la Syrie, où ils étaient exposés à de graves dangers.

 

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