Il faut lever l'interdiction arbitraire de la Marche des Fiertés d’Istanbul et lui permettre de se dérouler pacifiquement
Cinquante ans après les émeutes de Stonewall, des milliers de personnes devraient braver les gaz lacrymogènes et les balles en caoutchouc pour défier une interdiction discriminatoire.
La Marche des Fiertés d’Istanbul aura lieu ce dimanche 30 juin, bien que le gouvernorat d’Istanbul ait pris la décision d’interdire l’événement.
« Il y a cinquante ans, des personnes LGBTI+ ont manifesté devant le bar Stonewall Inn, à New York, pour combattre l’intolérance et les préjugés - et elles ont gagné. Dimanche, des milliers de personnes descendront dans les rues d'Istanbul, défiant une interdiction illégale et bravant les balles en caoutchouc, les gaz lacrymogènes et les matraques de la police, pour célébrer les fiertés », a déclaré Sara Hall, directrice adjointe pour l’Europe à Amnistie internationale.
« En rejetant tous les lieux qui leur avaient été proposés dans la ville, y compris les zones de manifestation désignées, les autorités ont montré ce qui se cache réellement derrière cette interdiction. Elle n'a rien à voir avec des préoccupations pour la sécurité ou l'ordre public, et vise manifestement à effacer la présence collective publique d’un groupe qui, pour reprendre les termes du gouvernorat, est considéré comme « socialement indésirable ».
« Il est encore temps pour les autorités de prendre la bonne décision et de faire le nécessaire pour que, pour la première fois depuis 2015, la célébration annuelle de l’amour, de l’inclusion et de la diversité à Istanbul ait lieu sans harcèlement ni intimidation de la part de l’État.
Cette année, nous appelons les autorités à veiller à ce qu'il n'y ait que de la joie - et non du sang - dans les rues ce week-end. »
Des milliers de personnes doivent se rassembler dans les rues d'Istanbul dimanche ; aussi, Amnistie internationale appelle le gouvernorat d'Istanbul à lever de toute urgence cette interdiction dénuée de fondement et arbitraire. Les années précédentes, les personnes qui ont tenté de défier pacifiquement l’interdiction de la Marche des Fiertés se sont heurtées aux matraques, balles en caoutchouc, canons à eau et gaz lacrymogènes de la police.