Des journalistes en danger à l’approche de la formation d’un gouvernement d’unité
À la suite des informations indiquant qu’un haut gradé de l’armée a agressé physiquement deux femmes journalistes le 31 octobre 2019 au cours d’une assemblée militaire présidée par le chef de l’État, Salva Kiir, le directeur adjoint du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs d’Amnistie internationale, Seif Magango, a déclaré :
« Cet incident choquant s’inscrit dans une volonté des autorités sud-soudanaises, depuis des années, de restreindre le droit à la liberté d’expression et la liberté de la presse, qui se traduit notamment par des arrestations arbitraires de journalistes, des suspensions d’organes de presse et des retraits d’accréditation de correspondants étrangers considérés comme critiques à l’égard du gouvernement.
« La répression du droit à la liberté d’expression et de la liberté de la presse, à l’approche de la formation du gouvernement d’unité nationale de transition attendu de longue date, est extrêmement préoccupante.
« Les autorités du Soudan du Sud doivent respecter, protéger et promouvoir le droit à la liberté d’expression et la liberté de la presse dans le pays.
« Il faut qu’elles cessent de harceler, d’intimider et d’attaquer les journalistes et autres professionnels des médias, qu’elles enquêtent sans délai de manière approfondie et efficace sur les allégations faisant état d’attaques contre des journalistes et qu’elles traduisent en justice, dans le cadre d’un procès équitable, toute personne soupçonnée d’être responsable de tels agissements. »
Complément d’information
Le 30 octobre 2019, les autorités sud-soudanaises ont confisqué l’accréditation et le permis de travail d’une correspondante d’Associated Press, Sam Mednick. L’Autorité des médias du Soudan du Sud a annoncé lui avoir retiré son accréditation le 23 octobre en raison d’un article qu’elle avait écrit au sujet des tensions dans la capitale, Djouba, à l’approche de la formation du gouvernement d’unité.
En juillet, Michael Rial Christopher, rédacteur en chef du quotidien Al Watan, a été arrêté arbitrairement et détenu pendant plus d’un mois, très probablement en raison d’un article traitant des manifestations au Soudan qu’il a publié.