• 15 Mar 2019
  • Russie
  • Communiqué de presse

Prolongation du placement en résidence surveillée d’Anastasia Chevtchenko, tandis que la persécution des opposants s’élargit

En réaction aux informations selon lesquelles un tribunal de Rostov-sur-le-Don, dans le sud de la Russie, a prolongé jusqu’au 17 juin le placement en résidence surveillée d’Anastasia Chevtchenko, prisonnière d’opinion et ancienne coordinatrice du mouvement Otkrytaya Rossiya (Open Russia), qui promeut la démocratie et la défense des droits humains, Marie Struthers, directrice pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnistie internationale, a déclaré :

« L’affaire pénale intentée contre Anastasia Chevtchenko est entachée de graves irrégularités et, en poursuivant malgré tout la procédure, les autorités russes créent un précédent inquiétant. Anastasia Chevtchenko a perdu sa liberté alors qu’elle n’a commis aucune infraction dûment reconnue par la loi. Les autorités jettent leurs filets encore plus loin : Maxime Vernikov, lui aussi ancien employé d’Otkrytaya Rossiya, fait l’objet de poursuites pénales. Nous engageons la Russie à mettre un terme à ces persécutions qui ne cessent de se durcir.

« Les autorités russes doivent abandonner toutes les charges pesant sur Anastasia Chevtchenko et Maxime Vernikov, et abroger la loi absurde sur les " organisations indésirables ", utilisée de manière flagrante pour cibler les défenseurs des droits humains. »

Complément d’information

Le 21 janvier 2019, pour la première fois, une information judiciaire a été ouverte au titre de l’article 284.1 du Code pénal (« activité d’une organisation indésirable ») contre Anastasia Chevtchenko. Elle a été placée en résidence surveillée deux jours plus tard.

Le 14 mars, l’appartement de Maxime Vernikov a été perquisitionné ; il a ensuite été interrogé en tant que suspect au titre de la même infraction et s’est vu imposer des restrictions de déplacement.

S’ils sont reconnus coupables, Anastasia Chevtchenko et Maxime Vernikov encourent jusqu’à six ans de prison.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi sur les « organisations indésirables » en mai 2015, 15 organisations étrangères ont été inscrites sur une liste noire. Deux d’entre elles ayant été interdites – Open Russia et Open Russia Civic Movement enregistrées au Royaume-Uni – les autorités s’en sont servies pour persécuter les membres du mouvement russe du même nom.