• 18 jan 2019
  • Nigeria
  • Communiqué de presse

Des images satellite dévoilent les vestiges calcinés de la ville de Rann après l’attaque de Boko Haram

De nouvelles images satellite analysées par Amnistie internationale dévoilent les terribles résultats de l’attaque de Boko Haram qui a dévasté en début de semaine la localité de Rann, dans le nord-est du Nigéria, et causé le déplacement de plus de 9 000 personnes.

Ces images satellite révèlent l’ampleur de cette attaque destructrice, qui s’est déroulée le 14 janvier dans cette ville de l’État de Borno qui accueillait des milliers de civils déplacés à l’intérieur du pays du fait du conflit avec Boko Haram. D’après l’analyse d’Amnistie internationale, de larges zones ont été incendiées à l’ouest et au sud de Rann, et plus de 100 bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés par les flammes.

« Amnistie internationale condamne le mépris total pour la vie dont Boko Haram fait preuve. Cette attaque ciblait clairement des civils et constitue par conséquent un crime de guerre. Elle demande aux autorités nigérianes de fournir immédiatement une assistance humanitaire aux milliers de personnes qui ont été déplacées, a déclaré Osai Ojigho, directrice d’Amnistie internationale Nigéria.

« Ce qui se passe à Rann montre à quel point les personnes déplacées sont vulnérables au Nigéria : il est impératif de les protéger. »

Ces images satellite corroborent des informations émanant de l’ONG humanitaire Médecins sans frontières (MSF), qui a déclaré que Rann était devenue « un cimetière » au lendemain de l’attaque du 14 janvier. MSF a ajouté qu’elle se préparait à accueillir les nombreuses personnes qui ont traversé la frontière pour se réfugier à Bodo au Cameroun.

« Depuis l’attaque du 14 janvier, les gens fuient par milliers et franchissent la frontière vers le Cameroun ; leurs conditions ne font qu’empirer de jour en jour. Aujourd’hui, Rann est pratiquement vidée de ses habitants : face aux violences meurtrières de Boko Haram, ils ont trop peur pour rester, a déclaré Osai Ojigho.

« Les autorités des deux côtés de la frontière doivent leur fournir les denrées dont ils ont besoin et assurer leur sécurité. En outre, les autorités camerounaises doivent cesser de les renvoyer de force, jusqu’à ce que la situation devienne sûre et qu’ils choisissent de rentrer de manière volontaire. »