• 8 fév 2019
  • Iran
  • Communiqué de presse

Utilisation d’armes à feu et de gaz lacrymogène pour réprimer un mouvement de protestation dans une prison pour femmes

Réagissant aux informations signalant qu’en Iran des gardiens de prison en tenue antiémeute ont battu des détenues et utilisé du gaz lacrymogène, des armes à feu et du gaz poivre lors d’opérations menées dans la prison pour femmes de Shahr-e Rey (plus connue sous le nom de prison de Gharchak et située à Varamin, non loin de Téhéran) qui ont débuté hier soir, le directeur du travail de recherche et de plaidoyer pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Philip Luther, a déclaré :

« Les informations faisant état de la réaction très violente et irresponsable de gardiens de prison iraniens face à un mouvement de protestation dans la prison de Shahr-e Rey sont très préoccupantes. Il a été signalé que de nombreuses détenues ont dû recevoir des soins hospitaliers en raison des effets des gaz lacrymogènes.

« Les autorités de la prison doivent s’abstenir de recourir à une force inutile et excessive contre les détenues. Au lieu de mener de violentes opérations contre les détenues, elles devraient prendre les mesures nécessaires pour régler le problème des conditions de détention inhumaines et sordides dans la prison de Shahr-e Rey. »

Complément d'information

Les troubles ont débuté dans la nuit du 7 février, quand les détenues ont tenté de faire savoir que l’une d’entre elles avait besoin de soins médicaux. Les informations reçues indiquent également que certaines détenues ont organisé un mouvement de protestation en frappant avec leurs mains la porte de leur cellule pour dénoncer le fait que leurs noms n’avaient pas été inclus dans la liste des milliers de prisonniers devant bénéficier d’une grâce à l’occasion du 40e anniversaire de la Révolution islamique.

Amnistie internationale a par le passé publié des informations sur les terribles mauvais traitements infligés à des détenues dans la prison de Shahr-e Rey. Il s’agit du bâtiment désaffecté d’une ancienne ferme volaillère, où les détenues sont soumises à la surpopulation et au manque d’hygiène ; elles n’ont pas accès à l’eau potable ni à une nourriture décente, ni à des soins de santé ni à l’air frais.