Le ministère britannique de la Défense déclare qu’un seul civil a été tué lors de ses opérations en Irak et en Syrie
Réagissant aux informations signalant que le ministère britannique de la Défense affirme avoir tué 4 315 combattants ennemis et un seul civil durant ses opérations en Irak et en Syrie en tant que membre de la coalition dirigée par les États-Unis – cette révélation intervenant à la suite de la requête soumise au titre de la liberté d’information par l’ONG Action on Armed Violence, basée au Royaume-Uni –, Donatella Rovera, principale conseillère d’Amnistie internationale pour les situations de crise, a déclaré :
« Le Royaume-Uni affirme que ses frappes aériennes massives sur des villes densément peuplées n’ont quasiment pas fait de victimes civiles. Il est difficile de le croire. Cela montre à quel point le ministère britannique de la Défense est dans le déni en ce qui concerne le rôle qu’il a joué dans le bombardement massif de Mossoul et de Raqqa.
« L’armée australienne, qui a procédé à beaucoup moins de frappes que l’armée britannique, a, en raison des pressions exercées par Amnistie internationale et d’autres organisations, publiquement admis avoir tué des civils en Irak. La coalition dirigée par les États-Unis a admis avoir tué plusieurs centaines de civils en Irak et en Syrie. Pourquoi les autorités britanniques n’arrivent-elles pas à avouer le rôle qu’elles ont joué dans ces événements ?
« L’histoire doit retenir que de puissantes nations se sont permis de bombarder massivement des territoires ennemis et ensuite de refuser d’admettre et d’accepter leur responsabilité concernant les civils qu’elles ont tués et blessés. Amnistie internationale demande une nouvelle fois au Royaume-Uni de rendre publiques des informations détaillées au sujet de ses frappes aériennes, d’enquêter de manière exhaustive sur les allégations concernant des victimes civiles et de procurer des réparations complètes aux victimes de violations. »
Amnistie internationale a mené des investigations approfondies sur le terrain, et a interviewé des victimes et des témoins à Raqqa et à Mossoul, rassemblant ainsi des informations sur des centaines de cas de civils tués par les frappes de la coalition.