La condamnation de six journalistes de Zaman « est un nouveau choc dans un paysage médiatique déjà dévasté »
À la suite de la condamnation de six anciens éditorialistes et rédacteurs du journal Zaman, fermé par les autorités, à des peines allant de huit ans et demi à dix ans et demi d'emprisonnement, et de l'acquittement de cinq autres, Fotis Filippou, directeur des campagnes pour l'Europe à Amnistie internationale, a déclaré :
« Des journalistes font une nouvelle fois l'objet de condamnations au titre des lois antiterroristes, alors que les seuls éléments de preuve présentés contre eux sont leurs écrits critiques. Ces condamnations absurdes sont un nouveau choc dans le paysage médiatique déjà dévasté de la Turquie. Elles doivent être annulées immédiatement.
« Si tous les accusés ont été acquittés du chef d'inculpation de " tentative de renversement de l’ordre constitutionnel " et cinq ont été acquittés de tous les chefs d’accusation retenus contre eux, la condamnation de six journalistes pour des accusations de terrorisme sans une once de preuves crédibles montre que les tentatives systématiques de réduire les médias au silence en Turquie se poursuivent. »
Complément d’information
İhsan Dağı, Lale Sarıibrahimoğlu, Nuriye Ural Akman, Mehmet Özdemir et Orhan Kemal Cengiz ont été acquittés.
Ahmet Turan Alkan, Şahin Alpay et Ali Bulaç ont été condamnés à huit ans et neuf mois d'emprisonnement.
Mustafa Ünal et Mümtazer Türköne ont été condamnés à 10 ans et six mois de prison, et İbrahim Karayeğen à neuf ans d'emprisonnement.
Le « procès Zaman » a débuté le 18 septembre 2017, 14 mois après que nombre des accusés concernés ont été incarcérés dans l'attente de la procédure. La décision du tribunal a été prononcée à l’issue de la cinquième audience. Quatre des 11 accusés ont passé près de deux ans en détention provisoire.
Le 6 juin, Amnistie internationale a commémoré le premier anniversaire de l'arrestation du président honoraire d'Amnistie internationale Turquie, Taner Kılıç.