• 28 oct 2025
  • Salvador
  • Communiqué de presse

Salvador. Il faut immédiatement libérer deux prisonniers d’opinion

Amnistie internationale exhorte les autorités salvadoriennes à garantir immédiatement et sans condition la libération de José Ángel Pérez et Alejandro Henríquez, responsables communautaires injustement maintenus en détention depuis mai 2025 après qu’ils ont participé à une manifestation pacifique dans le but de défendre les droits de la communauté d’El Bosque. La mesure de détention provisoire qui les vise sera réexaminée lors de l’audience prévue mercredi 29 octobre.  

 « José Ángel Pérez et Alejandro Henríquez n’auraient pas dû passer un seul jour en détention pour avoir exercé de manière pacifique leur liberté de défendre les droits de leur communauté. Leur arrestation est arbitraire et profondément injuste. Le 29 octobre représente une opportunité pour les autorités de rectifier cette injustice, de veiller au plein respect des droits de la défense, et de garantir leur libération immédiate et sans condition », a affirmé Ana Piquer, directrice pour les Amériques à Amnistie internationale.  

 L’organisation a fait état de sa vive préoccupation face aux atteintes à leurs droits fondamentaux et aux conditions de détention inhumaines auxquelles ils sont soumis. Les procédures pénales les visant ont été marquées par des accusations infondées de « résistance » et de « désordre public », sans qu’aucune preuve justifiant leur privation de liberté n’ait été présentée. Ces irrégularités ont grandement compromis leur droit à la présomption d’innocence, à une défense adéquate et un procès juste.  

 Depuis leur arrestation, ces deux défenseurs sont détenus au secret sans aucun accès au monde extérieur, ce qui accroît le risque de torture et d’autres formes de traitements cruels, inhumains et dégradants. Ils sont par ailleurs exposés à un système pénitentiaire caractérisé par une surpopulation extrême. Ce genre de détentions arbitraires s’inscrivent dans une politique de criminalisation systématique cherchant à réduire au silence les personnes dénonçant les abus, défendant les droits de leurs communautés et réclamant justice.  

 « Non seulement criminaliser l’action menée par les défenseur·e·s des droits fondamentaux de ces communautés fragilise les droits des personnes incarcérées, mais cela a en outre pour objectif d’envoyer un message visant à effrayer et intimider toutes les personnes qui demandent justice et qui défendent leur territoire au Salvador. Il faut que cela cesse immédiatement », a conclu Ana Piquer.  

 Ces défenseur·e·s des droits humains ont été adoptés comme prisonniers d’opinion par Amnistie internationale en juillet 2025, après que l’organisation a conclu qu’ils étaient privés de liberté pour avoir exercé leurs droits fondamentaux de manière pourtant pacifique. L’audience du 29 octobre sera décisive, car la justice déterminera s’ils sont maintenus en détention ou non.