• 2 fév 2018
  • Soudan du sud
  • Communiqué de presse

L'embargo des États-Unis sur les armes devrait inspirer une action plus ferme du Conseil de sécurité de l'ONU

En réaction aux informations selon lesquelles le gouvernement américain a instauré un embargo sur les armes à destination du Soudan du Sud, déchiré depuis cinq ans par un conflit armé qui engendre des violations généralisées et des souffrances inouïes, Adotei Akwei, directeur du plaidoyer pour l'Afrique à Amnistie internationale États-Unis, a déclaré :

« Cette annonce très attendue de l'administration Trump doit inciter le Conseil de sécurité de l'ONU à prendre des mesures plus fermes en vue de prévenir les homicides de civils et autres violations flagrantes des droits humains au Soudan du Sud, en imposant un embargo total sur les armes afin d’interrompre l’afflux d'armements sur le territoire.

« Les civils qui subissent des attaques motivées par des considérations ethniques, des viols en masse et des déplacements forcés depuis cinq ans méritent d'être soutenus par la communauté internationale, qui doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour amener la stabilité dans le pays le plus jeune du monde. »

Malgré la signature d'un accord de cessez-le-feu le 21 décembre 2017 par les parties au conflit au Soudan du Sud, les combats n'ont pas faibli et risquent de s'intensifier durant la saison sèche qui démarre – sauf si une action internationale coordonnée et soutenue est mise en œuvre.

L'annonce des États-Unis intervient quatre jours après que l'Union africaine s'est déclarée disposée à imposer des sanctions aux dirigeants qui violent l'accord de cessez-le-feu au Soudan du Sud.

Complément d’information

Au Soudan du Sud, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, des milliers soumises à des violences sexuelles et près de quatre millions déplacées depuis que le conflit a éclaté le 15 décembre 2013.

Des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants sont soumis à des violences inimaginables, notamment des agressions sexuelles, commises par les forces du gouvernement et de l'opposition, dont certaines pourraient constituer des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre.

Amnistie internationale a recensé des éléments attestant de violations et d'atteintes aux droits humains perpétrées par les forces du gouvernement et de l'opposition en toute impunité, en faisant preuve de brutalité et d’un mépris total pour la vie humaine.