Les initiatives visant à faire fermer un organe de presse sont une attaque flagrante contre la liberté de la presse
Réagissant aux informations selon lesquelles les autorités philippines ont ordonné la fermeture de Rappler, un organe de presse indépendant, James Gomez, directeur pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnistie internationale, a déclaré :
« Les initiatives prises par les autorités philippines pour faire fermer Rappler sont une tentative alarmante de musellement du journalisme indépendant. Les autorités doivent revenir immédiatement sur cette décision et mettre fin à toute initiative visant à étouffer la liberté de la presse dans le pays.
« Il s’agit d’une décision uniquement motivée par des considérations politiques, qui n’est jamais que le dernier exemple en date des mesures prises par les autorités contre quiconque ose les critiquer. Rappler ne craint pas de demander des comptes au pouvoir en place, y compris en critiquant régulièrement la « guerre contre la drogue » meurtrière que mène le gouvernement. Il fait l'objet d’un harcèlement tenace de la part des partisans du gouvernement, et même du président en personne.
« Le gouvernement philippin devrait se donner pour objectif de mettre fin aux violations commises dans le contexte de la “guerre contre la drogue”, qui touchent essentiellement les communautés pauvres, et d’enquêter sur ces violations, au lieu d’essayer de faire taire ceux qui les dénoncent. »
Complément d’information
La Securities and Exchange Commission a annulé l'enregistrement de Rappler, lui reprochant d’avoir enfreint la Constitution philippine ainsi que la Loi anti-prête-noms (anti-dummy law), qui réglemente la participation étrangère au capital des entreprises philippines.
Rappler affirme cependant que s’il bénéficie d’investissements étrangers, notamment du réseau Omidyar (Omidyar Network), il reste une société détenue à 100 % par des Philippins. Rappler poursuivra ses activités pendant qu'il fait appel de la décision.