• 25 jan 2018
  • Pérou
  • Communiqué de presse

Une occasion historique de mettre fin à l’impunité après la grâce accordée à Alberto Fujimori dans l’affaire de Pativilca

Alors que le président Kuczynski a gracié Alberto Fujimori, bafouant ainsi le droit des victimes du massacre de Pativilca d’obtenir vérité, justice et réparation, l’audience du 26 janvier au matin représente une occasion historique pour le Pérou de mettre fin à cette impunité, a déclaré Amnistie internationale jeudi 25 janvier.

Le 26 janvier, le collège B de la Chambre pénale nationale statuera sur l’application de la grâce accordée à Alberto Fujimori dans l’affaire de Pativilca, qui concerne les homicides de six paysans commis le 29 janvier 1992 et considérés comme des crimes contre l’humanité. Si la grâce est appliquée, les poursuites pénales seront abandonnées, ce qui perpétuera l’impunité et empêchera la manifestation de la vérité.

« La décision des juges aura des conséquences non seulement sur les droits des victimes mais aussi sur le droit de tous les Péruviens de connaître la vérité au sujet des crimes contre l’humanité qui ont eu lieu à Pativilca », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale.

Jeudi 25 janvier, Amnistie internationale a également émis une déclaration publique insistant sur l’obligation qui incombe au Pérou de mettre un terme à l’impunité créée par la décision du président Kuczynski de gracier Alberto Fujimori et d’empêcher, qui a pour conséquence d’empêcher qu’il soit jugé pour ces six homicides.

Des observateurs de l’organisation assisteront à l’audience du 26 janvier et seront extrêmement attentifs à la décision qui sera prise au sujet de l’application de la grâce présidentielle.

Déclaration publique [en anglais et en espagnol]

Complément d’information

En 2009, l’ancien président Alberto Fujimori a été déclaré coupable des homicides, des enlèvements et des coups et blessures graves que ses subordonnés avaient infligés à des dizaines de personnes lorsqu’il était à la tête de l’État. Il a été condamné à 25 ans de réclusion pour crimes contre l’humanité.

Communiqué de presse publié par Amnistie internationale à la suite de la grâce accordée à Alberto Fujimori [en espagnol uniquement]

Lettre ouverte adressée au président Kuczynski par Amnistie internationale au sujet des rumeurs selon lesquelles il aurait gracié Alberto Fujimori [en anglais et en espagnol]

Déclaration publique émise par Amnistie internationale un an après l’arrestation d’Alberto Fujimori [en espagnol et en français]