Une crise sanitaire se profile pour les réfugiés, alors que l'Australie se retire
Lundi 30 avril, le gouvernement australien doit mettre un terme à son contrat avec l'International Health and Medical Services (IHMS), entreprise privée qui gère les services de santé pour les réfugiés et les demandeurs d'asile que l'Australie a envoyés en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Kate Schuetze, chercheuse sur le Pacifique à Amnistie internationale, a déclaré :
« Depuis que le gouvernement australien a commencé à envoyer des réfugiés dans les centres de détention sur des îles tropicales éloignées, il s'efforce de dissimuler les conséquences de cette politique cruelle. Se désengager des services de santé est sa dernière manœuvre pour faire porter à d'autres la responsabilité de la souffrance qu’il a engendrée.
« La situation sanitaire des réfugiés et des demandeurs d'asile en Papouasie-Nouvelle-Guinée est déjà terrible, mais la fin du contrat de l'IHMS menace de la muer en crise totale. Malgré six morts et des taux de troubles psychiques et d'automutilation en forte hausse parmi cette population traumatisée, le gouvernement australien ne semble pas avoir prévu de projet pour combler le vide que laissera le retrait de ces services.
« Les réfugiés en Papouasie-Nouvelle-Guinée n'ont ni le droit de circuler librement ni les moyens d'accéder par eux-mêmes à des services de santé, et le fragile système national de santé ne pourra pas s'en sortir sans la contribution de l'Australie.
« Le seul moyen pour l'Australie de garantir la santé des réfugiés et des demandeurs d'asile sur l’île de Manus est d'en finir une bonne fois pour toutes avec le traitement extraterritorial des réfugiés. En attendant, le gouvernement australien doit prendre des mesures garantissant que les réfugiés et les demandeurs d'asile qu'il a envoyés en Papouasie-Nouvelle-Guinée puissent accéder à des soins médicaux adaptés et doit rétablir en priorité l'assistance aux victimes de traumatismes et de torture. »