• 30 mai 2018
  • Nicaragua
  • Communiqué de presse

Une grande marche à l'occasion de la Fête des mères à Managua a été violemment réprimée

La nouvelle attaque contre une marche organisée par les mères des victimes de la violente répression d'État au Nicaragua témoigne de la politique systématique consistant à « tirer pour tuer » mise en œuvre par le gouvernement du président Daniel Ortega, a déclaré Amnistie internationale le 30 mai 2018 après avoir pris part à la manifestation.

La délégation d'Amnistie internationale, présente à la marche organisée à l'occasion de la Fête des mères, a assisté au chaos causé par les détonations d'armes à feu. Elle a pu constater que les attaques contre les manifestants étaient menées par la police et des groupes armés progouvernementaux, les brigades motorisées de jeunes sandinistes, non loin de l'Université nationale d'ingénierie et de l'Université centre-américaine (UCA). En outre, certaines informations ont fait état de l'utilisation de snipers tirant depuis le stade Dennis Martínez.

« L'hypocrisie du gouvernement du président Daniel Ortega atteint aujourd'hui des niveaux de perversion inconcevables. Ce matin, son gouvernement signait un accord avec la Commission interaméricaine des droits de l'homme portant création d'un Groupe interdisciplinaire d'experts indépendants chargés d'enquêter sur les graves violations des droits humains commises jusqu'à présent ; l'après-midi même, une grande marche organisée par les mères de jeunes tués durant les manifestations était violemment réprimée », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d'Amnistie internationale.

D'après des sources fiables d'Amnistie internationale, plusieurs personnes ont été tuées ou blessées, et le bilan s'alourdit. Le recteur de l'Université centre-américaine a confirmé que des dizaines de personnes, dont des femmes, des enfants et des étudiants, se sont réfugiées pendant plusieurs heures sur le campus, car elles craignaient les attaques des brigades motorisées de jeunes sandinistes.

En outre, des informations ont confirmé les attaques contre les installations de la chaîne de télévision 100 % Noticias, à Managua, et Radio Darío, à León, ainsi qu'un incendie dans un bâtiment public de la capitale.

Mardi 29 mai, Amnistie internationale a rendu public son rapport intitulé Shoot to kill: Nicaragua’s strategy to suppress protest, dans lequel elle dénonce la politique meurtrière de la répression d'État et exige que le gouvernement du président Daniel Ortega mette un terme immédiat à la violence.