Des millions de vies suspendues aux résultats du sommet de Téhéran
À l'approche du sommet présidentiel prévu à Téhéran le vendredi 7 septembre 2018 entre la Russie, la Turquie et l'Iran pour discuter du conflit en Syrie, Samah Hadid, directrice Campagnes pour le Moyen-Orient à Amnistie internationale, a déclaré :
« À Idlib, les vies de millions de personnes sont maintenant entre les mains de la Russie, de la Turquie et de l'Iran, les trois pays qui ont le plus d'influence sur les parties impliquées dans le conflit à cet endroit. À l'occasion de ce sommet crucial, ces pays ont le pouvoir de faire en sorte que les civils soient protégés des attaques incessantes qui caractérisent dans une large mesure ce violent conflit.
« Le scénario marqué par un nombre effroyable de victimes civiles et de crimes de guerre auquel on a récemment assisté dans d'autres parties de la Syrie, par exemple dans l'est d'Alep, dans la Ghouta orientale et à Deraa, ne doit pas se reproduire à Idlib. Il est crucial que toutes les parties au conflit s'abstiennent d'attaquer des civils, permettent aux civils qui souhaitent fuir les combats et les attaques de le faire en toute sécurité et veillent à ce que toutes les personnes civiles qui en ont besoin puissent accéder sans entraves à l'aide humanitaire.
« La situation humanitaire à Idlib, qui accueille actuellement quelque 700 000 personnes déplacées à l'intérieur du pays en plus de ses deux millions d'habitants, est déjà extrêmement difficile. L'accès aux services de base tels que les soins de santé, l'éducation et l'eau potable est très limité, et la majeure partie de la population est tributaire de l'aide humanitaire. Ces gens ne pourront pas supporter les conséquences d'une énième offensive utilisant des tactiques interdites, comme la privation de nourriture et les bombardements aveugles.
« Afin d'éviter une nouvelle catastrophe humanitaire, la communauté internationale doit agir immédiatement en faisant pression sur le gouvernement syrien, les groupes d'opposition armés et leurs alliés pour qu'ils respectent le droit international humanitaire. »