La répression de la liberté de la presse n’est pas une solution face aux « fausses informations »
Réagissant à l’annonce du retrait d’un décret du gouvernement fédéral qui permettait à des organismes de réglementation non gouvernementaux de suspendre l’accréditation de journalistes s’ils étaient accusés de diffuser de « fausses informations », Aakar Patel, directeur d’Amnistie internationale Inde, a déclaré :
« Nous saluons le retrait du décret du ministère de l’Information et de l’Audiovisuel. Ce décret semblait être une tentative flagrante de contrôler les médias et de prendre pour cible les détracteurs du gouvernement sous couvert de contrôler les “fausses informations” ».
« Bien que les informations délibérément trompeuses et mensongères représentent un réel problème, la répression de la liberté de la presse n’est pas une solution. Le gouvernement doit plutôt prendre des mesures pour encourager un environnement libre, indépendant et diversifié pour les médias. »
« Plusieurs porte-parole du gouvernement ont également diffusé sur les réseaux sociaux et à la télévision des informations qu’ils auraient dû savoir fausses. Cette tendance dangereuse doit cesser. »
En 2017, dans une déclaration conjointe sur la liberté d’expression et les fausses nouvelles, la désinformation et la propagande, des spécialistes internationaux des droits humains, dont le rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, déploraient « les tentatives d’ingérence dans le fonctionnement de médias publics et privés, notamment par des refus d’accréditation à leurs journalistes ». La déclaration rappelait que le droit à la liberté d’expression ne peut être restreint que dans le respect des normes internationales, c’est-à-dire que les restrictions doivent être prévues par la loi, imposées seulement pour réaliser un objectif légitime, et qu’elles doivent être nécessaires et proportionnées pour atteindre leur objectif.