• 28 Mar 2018
  • Éthiopie
  • Communiqué de presse

Nouvelle arrestation d’Eskinder Nega et abus de pouvoir dans le cadre de l’état d’urgence

En réaction à la nouvelle arrestation d’Eskinder Nega, un journaliste et prisonnier d’opinion adopté par Amnistie internationale, et de 10 autres personnes le 25 mars 2018 à Addis-Abeba, Joan Nyanyuki, directrice du programme Afrique de l’Est, Corne de l’Afrique et Grands Lacs à Amnistie internationale, a déclaré :

« Ces arrestations, qui ont eu lieu un mois seulement après qu’Eskinder Nega et ses collègues ont été libérés de prison, constituent un abus de pouvoir manifeste de la part des autorités éthiopiennes et ne font que confirmer que l’état d’urgence est utilisé sans vergogne à des fins politiques.

« L’instabilité actuelle ne peut servir de prétexte pour restreindre les droits humains et étouffer les opinions divergentes en Éthiopie. Toutes les personnes arrêtées n’ont fait qu’exercer leur droit à la liberté d’expression et doivent être libérées immédiatement et sans condition.

« Le poste de commandement, un organe créé pour gérer l’état d’urgence, dispose de pouvoirs étendus qu’il faut contrôler de toute urgence. Actuellement, il abuse de ces pouvoirs pour attaquer et harceler les dissidents. »

Complément d’information

Le 25 mars 2018, les forces de sécurité éthiopiennes, dont la police, ont arrêté les journalistes Eskinder Nega et Temesgen Dessalege, les blogueurs Mahlet Fantahun, Befiqadu Hailu, Zelalem Workagegnhu et Fekadu Mehatemework et les militants Andualem Arage, Addisu Getaneh, Yidnekachewu Addis, Tefera Tesfaye et Woynshet Molla, qui s’étaient réunis au domicile de Temesgen Dessalege dans le quartier de Lebu, à Addis-Abeba. Ces 11 personnes ont été d’abord emmenées dans un poste de police du district de Jomo, à Addis-Abeba, puis transférées à celui de Gotera-Pepsi pendant la nuit.

Amnistie internationale a pu vérifier que 29 personnes, dont des journalistes et des blogueurs, des maîtres de conférence et des avocats, des militants et des opposants politiques, avaient été arrêtées pendant le weekend, alors qu’elles menaient des activités d’ordre privé à Addis-Abeba et à Bahir Dar, dans la région Amhara.