La communauté internationale doit intervenir en faveur des défenseurs des droits humains à la suite de l'expulsion de l'ambassadeur du Canada
La communauté internationale doit intervenir en faveur des défenseurs des droits humains incarcérés en Arabie saoudite, a déclaré Amnistie internationale le 6 août, à la suite de l'expulsion de l'ambassadeur du Canada, qui a appelé à la libération de ces défenseurs.
« La communauté internationale doit pousser les autorités saoudiennes à mettre fin à ces mesures draconiennes et à la répression ciblant les défenseurs des droits humains dans le pays, a déclaré Samah Hadid, directrice en charge des campagnes au bureau régional Moyen-Orient d'Amnistie internationale.
« Au lieu de réformer sa politique en matière de droits humains, le gouvernement saoudien a choisi de riposter avec des mesures punitives face aux critiques. Les États ayant une influence significative sur l'Arabie saoudite, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et la France, gardent le silence depuis trop longtemps.
« Le monde ne peut pas continuer de détourner les yeux pendant que se poursuit en Arabie saoudite cette persécution incessante visant les défenseurs des droits humains. Il est grand temps que d'autres gouvernements rejoignent le Canada pour accentuer les pressions exercées sur l'Arabie saoudite afin qu'elle libère tous les prisonniers d'opinion immédiatement et sans condition, et afin que cesse la répression de la liberté d'expression dans le pays. »
Le 5 août, l'Arabie saoudite a annoncé avoir pris des mesures diplomatiques et commerciales contre le Canada en représailles aux récents appels lancés par le gouvernement canadien en faveur de la libération des militants des droits humains incarcérés dans le pays. Figurent parmi les mesures annoncées par le gouvernement saoudien le rappel de l'ambassadeur d’Arabie saoudite au Canada, l'ordre adressé à l'ambassadeur du Canada de quitter l'Arabie saoudite dans les 24 heures, et un gel de toutes les nouvelles transactions commerciales et en matière d'investissement.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères a accusé le Canada d'« ingérence flagrante et manifeste dans les affaires intérieures » du pays. Ces mesures ont été prises à la suite d'un tweet publié par le ministère canadien des Affaires étrangères, disant : « Nous sommes très préoccupés d'apprendre que Samar Badawi, la sœur de Raif Badawi, a été emprisonnée en Arabie saoudite. Le Canada se tient aux côtés de la famille Badawi en cette période difficile et nous continuons d'appeler fermement à la libération de Raif et de Samar Badawi. »
La semaine dernière, deux autres éminentes défenseures des droits humains – Samar Badawi et Nassima al-Sada – ont été placées en détention en Arabie saoudite. Depuis le mois de mai, plusieurs militantes des droits des femmes de renom, notamment Loujain al Hathloul, Iman al Nafjan et Aziza al Yousef – ont été arrêtées en raison de leur travail pacifique en faveur des droits humains. Beaucoup sont détenues sans inculpation. Elles pourraient être jugées devant le tribunal antiterroriste et risquent jusqu'à 20 ans de prison pour leur militantisme. Parmi les personnes récemment incarcérées figurent également les militantes des droits des femmes Nouf Abdulaziz et Mayaa al Zahrani, ainsi que des militants qui avaient déjà été persécutés en raison de leur travail en faveur des droits humains, comme Mohammed al Bajadi et Khalid al Omeir.