• 26 Sep 2025
  • Slovaquie
  • Communiqué de presse

Slovaquie. L’adoption d’amendements constitutionnels draconiens par le Parlement est un pas vers l’érosion des droits humains

En réaction aux informations indiquant que le Parlement slovaque a adopté vendredi 26 septembre des modifications de la Constitution qui auront pour effet de reconnaître seulement deux genres (masculin et féminin), de restreindre l’éducation complète à la sexualité et de limiter les adoptions aux couples mariés hétérosexuels, Rado Sloboda, directeur d’Amnistie internationale Slovaquie, a déclaré :

« C’est une nouvelle accablante. Au lieu de prendre des mesures concrètes pour protéger les droits des personnes LGBTI, des enfants et des femmes, le Parlement slovaque a voté en faveur de ces amendements, qui placent la Constitution en contradiction directe avec le droit international. C’est un nouveau jour sombre pour la Slovaquie, qui est déjà confrontée à une série d’attaques contre les droits fondamentaux et l’état de droit.

« La situation des groupes marginalisés de la population, y compris des personnes LGBTI, est déjà extrêmement difficile. Ces modifications l’aggraveront encore. Au lieu d’attaquer les droits humains, les autorités doivent traiter le manque de protection juridique pour toutes les familles, d’égalité en termes de mariage et de droits pour les personnes transgenres et non binaires, notamment sur le plan de l’accès aux soins médicaux et à la reconnaissance juridique de leur identité de genre. Il faut que les enfants bénéficient d’une éducation complète à la sexualité pour prévenir les violences sexuelles et promouvoir la santé sexuelle et reproductive dans le pays.

« Aujourd’hui, le gouvernement slovaque a choisi de suivre l’exemple de pays, comme la Hongrie, dont les politiques ont conduit à une érosion des droits humains. Le seul moyen d’arrêter ce déclin est de respecter le droit international et le droit européen en présentant des propositions visant à protéger les droits fondamentaux de toutes les personnes et en rejetant celles qui mettent à mal ces efforts. »

Complément d’information

Ces modifications de la Constitution, parées du discours sur “l’identité nationale”, visent à priver les enfants, les femmes et les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) de leurs droits à la vie privée et familiale, à l’éducation et aux soins de santé. Elles sont contraires au droit de l’Union européenne et aux traités internationaux relatifs aux droits humains, et menacent le principe de leur primauté sur diverses questions liées aux droits fondamentaux.

Amnistie internationale a déjà relevé que ces modifications s’inscrivaient dans une tentative plus vaste des autorités pour faire reculer les droits fondamentaux en Slovaquie. Le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations unies dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la vie privée, ainsi que des institutions de l’Union européenne ont également exprimé leur préoccupation concernant les modifications proposées et recommandé qu’elles soient retirées ou rejetées.

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