Israël et territoire palestinien occupé. Les États doivent agir immédiatement pour stopper la prise militaire de la ville de Gaza par l’armée israélienne, alors que l’état de famine a été officiellement reconnu

À la suite de la publication du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire confirmant officiellement, vendredi 22 août, l’état de famine dans la ville de Gaza, Erika Guevara Rosas, directrice générale de la recherche, du plaidoyer, des politiques et des campagnes à Amnistie internationale, a déclaré :
« La déclaration publiée aujourd’hui affirmant officiellement que la famine sévit à Gaza vient malheureusement confirmer ce que les organisations humanitaires et de défense de droits humains, y compris Amnistie internationale, dénoncent depuis des mois, et constitue un réquisitoire cinglant face à l’incapacité des États à exhorter Israël à mettre un terme à son génocide dans la bande de Gaza. Cette famine est la conséquence directe de la campagne délibérée d’Israël visant à priver de nourriture les habitant·e·s de Gaza.
« La situation est d’autant plus atroce que cette famine est une catastrophe volontairement et entièrement orchestrée de main humaine, qui aurait pu être évitée. L’obstruction délibérée de l’aide humanitaire, la destruction d’infrastructures vitales et les homicides directs de civil·e·s montrent clairement qu’Israël inflige des conditions de vie visant spécifiquement la destruction physique de la population palestinienne de Gaza dans le cadre du génocide en cours.
« La déclaration de l’état de famine dans la ville de Gaza survient alors que le gouvernement israélien et son Premier ministre, Benjamin Netanyahou, ont approuvé les plans d’une nouvelle opération militaire visant à “prendre le contrôle” de la ville, renforçant l’occupation illégale de la zone par Israël. Lancer une telle offensive alors que la famine sévit entraînerait non seulement encore davantage de violations massives du droit international humanitaire, mais accroîtrait également de façon délibérée et exponentielle les souffrances des Palestinien·ne·s exposés à la faim ainsi que le nombre de morts dues à la malnutrition.
« Chaque heure qui passe sans action internationale décisive voit un nombre grandissant de vies palestiniennes perdues et la ville de Gaza se rapprocher d’une complète annihilation. L’histoire ne nous pardonnera jamais d’avoir laissé faire alors que des enfants décharnés meurent et que de la nourriture se trouve à quelques kilomètres d’eux, bloquée par Israël.
« Pour ne serait-ce que commencer à mettre un terme aux conséquences dévastatrices des politiques et actions inhumaines d’Israël, le monde doit agir immédiatement. Tous les États et acteurs de la scène internationale doivent exiger avec force qu’Israël cesse cette abomination en permettant l’accès fluide et sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza et au-delà, en levant complètement son blocus illégal, en démantelant son système militarisé et mortel de distribution d’aide, et en autorisant l’ONU et d’autres organisations humanitaires fiables à distribuer de l’aide en toute sécurité et sans restrictions arbitraires. Ils doivent également exhorter toutes les parties à un cessez-le-feu et réclamer la libération rapide des otages détenus à Gaza et de tous les Palestinien·ne·s arrêtés arbitrairement par Israël. »