Géorgie. Il faut mettre fin à l’offensive législative contre les droits des personnes LGBTI
En réaction aux informations selon lesquelles le parti au pouvoir en Géorgie présente un projet de loi constitutionnelle discriminatoire qui, entre autres restrictions, interdit toute expression publique d’une opinion et tout rassemblement public susceptibles d’être considérés comme faisant la « promotion des relations entre personnes de même sexe », Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnistie internationale, a déclaré :
« Cette proposition de loi est une attaque flagrante contre les droits humains en Géorgie et contre les droits des personnes LGBTI en particulier. Il est affligeant de voir le parti au pouvoir mener une initiative aussi préjudiciable dans un pays qui cherche à adhérer à l’Union européenne, laquelle est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de liberté et d’égalité pour tous.
« En promouvant ce texte ouvertement discriminatoire, les autorités géorgiennes trahissent les principes des droits humains, et s’alignent également sur les exemples les plus lamentables de la région, où les droits des personnes LGBTI sont de plus en plus bafoués. Les modifications proposées entrent en contradiction directe avec les droits humains que la Constitution géorgienne protège pour tous, tels que la liberté d’expression, de réunion et d’association, indépendamment de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre.
« Les autorités géorgiennes doivent renoncer immédiatement à cette initiative et prendre des mesures fortes pour faire des droits fondamentaux une réalité pour tous en Géorgie. Les personnes LGBTI, comme tout un chacun, ont le droit d’être protégées contre la discrimination et de bénéficier pleinement et sans exception de tous ces droits, y compris les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. »
Complément d’information
Le 25 mars, un responsable du parti au pouvoir en Géorgie a annoncé son intention d’adopter le projet de loi visant à lutter contre ce qu’il qualifie de « propagande LGBT ». Or, ce texte comporte une longue liste de mesures homophobes et transphobes, notamment l’interdiction explicite de partager des informations ou d’organiser des rassemblements publics pouvant être considérés comme « promouvant les relations entre personnes de même sexe », l’interdiction de l’adoption par des couples de même sexe, et l’interdiction du changement de sexe et de la reconnaissance de la diversité de genre.
Cette initiative intervient un an après l’introduction d’un autre projet de loi restrictif, la loi relative aux « agents de l’étranger », qui risquait de restreindre les organisations de la société civile en s’inspirant globalement de la législation russe, et qui a finalement été retirée à la faveur de grandes manifestations organisées dans la capitale du pays, Tbilissi.