Zimbabwe. L’arrestation de membres de l’opposition illustre la répression croissante contre la liberté d’association et de réunion
En réaction aux informations selon lesquelles la police zimbabwéenne a arrêté le 14 janvier 25 membres de la Coalition des Citoyens pour le Changement (CCC), parti d’opposition politique, et aurait agressé physiquement l’avocat qui les représentait, la directrice adjointe pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnistie internationale, Flavia Mwangovya, a déclaré :
« L’arrestation de membres d’un parti d’opposition au seul motif qu’ils ont organisé une rencontre dans une résidence privée est une attaque éhontée contre les droits à la vie privée, à la liberté et à la sécurité des personnes, et à la liberté d’expression. Le message des autorités zimbabwéennes est sans ambiguïté : elles pourchasseront toute personne qui ose s’opposer à elles lors des prochaines élections.
« Elles doivent libérer ces 25 personnes immédiatement et abandonner toutes les charges retenues contre elles, mais aussi respecter le droit à la liberté de réunion en cette période électorale.
« Il est également honteux que la police tente de les priver de leur droit fondamental de pouvoir consulter un avocat ; en effet, leur avocat a été agressé physiquement alors qu’il tentait de s’entretenir avec ses clients.
« Leur avocat n’aurait pas dû être attaqué simplement pour s'être acquitté de sa fonction, à savoir défendre ses clients. Il importe de ne pas identifier les avocats à leurs clients ni à leurs causes du fait de l'exercice de leurs fonctions. »
Complément d’information
Le 14 janvier, la police zimbabwéenne aurait agressé physiquement des membres de la Coalition des Citoyens pour le Changement (CCC) et a finalement arrêté 25 personnes, qui assistaient à une rencontre privée à Budiriro, Harare.
Parmi elles, citons Amos Chibaya et Costa Machingauta, membres du Parlement pour les circonscriptions de Mkoba et Budiriro respectivement. Les 25 personnes arrêtées ont été inculpées au titre de l’article 37 du Code pénal de participation à une rencontre dans l’intention de promouvoir la violence publique, d’atteintes à la paix ou de sectarisme, et ont comparu devant le tribunal le 16 janvier. Kudzayi Kadzere, avocat défenseur des droits humains qui les représente, aurait été agressé par des policiers antiémeutes.
En vertu de la législation zimbabwéenne, les partis politiques doivent informer les autorités deux semaines avant la tenue d’un rassemblement politique. Toutefois, d’après la Coalition des Citoyens pour le Changement (CCC), leur rassemblement était une réunion privée organisée au domicile de l'un de ses membres. Les exigences de notification ne s’appliquaient donc pas dans ce cas-là.