Monde. À la veille de la Conférence de Munich sur la sécurité, la secrétaire générale d’Amnistie lance un appel aux dirigeant·e·s du monde
La secrétaire générale d’Amnistie internationale Agnès Callamard participera à la Conférence de Munich sur la sécurité ce week-end, où elle demandera que les ministres, les chefs d’État et les chefs militaires placent la protection des droits humains au cœur de leur approche en matière de sécurité.
« Les atrocités commises dans le cadre de l’agression de la Russie contre l’Ukraine n’auraient dû surprendre personne. Depuis des décennies, les grandes puissances bafouent le droit international en toute impunité et protègent leurs alliés contre toute obligation de rendre des comptes. Il en résulte des conflits et des crises marqués par des violations des droits humains aux quatre coins du monde : de l'Ukraine à l'Éthiopie, du Myanmar au Yémen, du Mali au Venezuela, de la Syrie à la République démocratique du Congo, de l'Irak à la Palestine et à l'Iran, des populations souffrent parce que la communauté internationale manque à son devoir envers les victimes.
« Les dirigeant·e·s présents à cette conférence doivent voir plus loin que les batailles individuelles et prendre conscience de l'ensemble des enjeux. Les conflits, les guerres commerciales, la nouvelle course à l'armement qui crée des moyens inédits de tuer, les technologies et les violations des droits humains au nom de la sécurité, l'économie cruelle qui s'installe et la crise climatique qui attise le feu : notre système international est au bord de l'effondrement.
« Les relations internationales sont remodelées à mesure que la dynamique du pouvoir se déplace. Les règles du jeu changent. De plus en plus, le droit international est défié sans conséquence.
« La Conférence de Munich sur la sécurité doit se préparer à répondre à des questions difficiles sur la manière dont nous en sommes arrivés là. Elle doit faire face à la dure réalité : depuis des années, la communauté internationale, et en particulier les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, bafoue le droit international. L'impunité favorise de nouveaux crimes et violations, encourageant d'autres pays à faire fi de leurs obligations en matière de droits humains. Lorsque les dirigeant·e·s auront admis que leurs intérêts étriqués et leurs politiques inefficaces contribuent à ce cycle d'atrocités de masse, de conflits et de souffrances humaines, nous pourrons espérer l’émergence d’un système équitable permettant de prévenir, de stopper et de réparer les crimes les plus graves qui concernent la communauté internationale dans son ensemble. »
Agnès Callamard sera présente à la Conférence de Munich sur la sécurité à partir du 17 février. Elle sera disponible pour des entretiens avec les médias sur tout un éventail de questions relatives aux droits humains, notamment :
- L’agression de la Russie contre l’Ukraine, les crimes de guerre et les voies vers la justice et l’obligation de rendre des comptes
- L’impact de la crise climatique sur les droits humains et la sécurité
- La situation des droits humains en Iran
- Les conflits en Éthiopie et au Myanmar
- La situation des droits humains en Israël et dans les territoires palestiniens occupés
- L’utilisation d’armes explosives à large champ d’action dans des zones densément peuplées
- Le rôle du secteur des entreprises dans les violations perpétrées lors des conflits
- La complicité des entreprises technologiques dans les atteintes aux droits humains au nom de la sécurité
- Les obligations des États en matière de protection des droits humains dans le cadre de l’utilisation des technologies à des fins de sécurité et de défense
- La réforme du Conseil de sécurité de l’ONU