Bangladesh. Des mesures urgentes doivent être prises pour aider toutes les personnes touchées par l’incendie dans un camp de réfugiés rohingyas
À la suite de l’incendie dévastateur survenu dimanche 5 mars dans le camp de réfugiés rohingyas de Cox’s Bazaar, au Bangladesh, qui a laissé quelque 12 000 personnes sans abri, Yasasmin Kaviratne, chargée de campagne pour l’Asie du Sud à Amnistie internationale, a déclaré :
« Le gouvernement doit collaborer avec la communauté internationale pour mettre immédiatement en place des mesures afin que tout le monde ait accès à un hébergement d’urgence. Des produits de première nécessité perdus dans l’incendie, tels que des ustensiles de cuisine, des médicaments et des produits sanitaires, doivent être remplacés sans délai pour que les gens puissent accéder à l’alimentation, à la santé, à l’hygiène et à un logement décent. Toutes les personnes touchées doivent avoir accès aux soins médicaux et d’autre nature dont elles pourraient avoir besoin, y compris aux soins de santé mentale.
« Il faut prêter particulièrement attention aux besoins des catégories de population les plus exposées aux conséquences négatives de la perte de logements, de dispensaires, d’installations sanitaires et d’écoles, notamment les personnes âgées, les femmes, les personnes porteuses de handicaps et les enfants, ainsi que les victimes de discrimination croisée.
« Des mesures doivent être prises pour éviter que d’autres incendies ne se produisent dans des camps de personnes réfugiées. Le gouvernement doit tenir compte des risques qu’implique le fait de maintenir de grands groupes de population dans des conditions précaires dans des lieux surpeuplés, et agir pour fournir des logements convenables et sans danger à la communauté rohingya. »
Complément d’information
Le 5 mars dans l’après-midi, un incendie s’est déclenché dans le quartier de Cox's Bazar, au Bangladesh, qui est le plus grand camp de réfugiés du monde. Le feu a détruit environ 2 000 abris et laissé quelque 12 000 réfugié·e·s rohingyas sans logement. Depuis janvier 2021, plus de 200 départs de feu ont eu lieu dans les camps rohingyas, dont 60 cas d’incendie volontaire.
Des solutions durables pour la réinstallation des réfugié·e·s rohingyas ont été longuement discutées, mais aucune qui respecte les normes internationales en matière de droits humains n’a encore été mise en œuvre. En 2020, Amnistie internationale avait déjà exprimé ses préoccupations concernant le projet de réinstaller les réfugié·e·s rohingyas sur l’île de Bhashan Char, en rappelant qu’aucun projet de relocalisation ne pouvait être mis en place sans s’assurer au préalable du plein consentement libre et éclairé des personnes concernées.