Grèce. L’indulgence envers les policiers impliqués dans la mort violente d’un militant LGBTI envoie un terrible signal d’impunité
En réaction à la décision prise mardi 3 mai par le tribunal à jury mixte d’Athènes d’acquitter quatre policiers poursuivis pour la mort du militant LGBTI Zak Kostopoulos, la directrice d’Amnesty International Grèce, Glykeria Arapi, a déclaré :
« Il est incompréhensible que, malgré une séquence vidéo où l’on voit des policiers employer une force excessive pour arrêter Zak alors qu’il agonise par terre, aucun fonctionnaire n’ait encore été amené à rendre des comptes. La décision rendue aujourd’hui est un nouvel exemple en Grèce dans lequel des victimes d’un recours excessif à la force et leurs familles sont privées de justice.
« Nous n’oublierons pas Zak Kostopoulos. Il est devenu un symbole du combat pour une société de liberté et d’égalité. La cruauté de sa mort absurde et l’injustice de la décision rendue aujourd’hui sont pour nous une affaire personnelle. En réaction, nous redoublerons d’efforts pour que la vision de Zak – celle d’un monde libéré des préjugés, de la stigmatisation et du racisme – devienne une réalité. »
Complément d’information
Zak Kostopoulos, militant queer, artiste transformiste et défenseur des droits humains grec, a été violemment battu par deux hommes après être entré dans une bijouterie du centre d’Athènes. Sur une vidéo, on voit des policiers qui tentent de l’arrêter à la suite de l’agression en ayant recours à une force excessive alors qu’il est allongé par terre, agonisant. D’après le rapport médico-légal, Zak a succombé aux blessures multiples qui lui ont été infligées.
Depuis sa mort, de multiples informations ont fait état de graves irrégularités dans l’enquête.
Dans son jugement du 3 mai 2022, le tribunal à jury mixte d’Athènes a déclaré deux civils coupables de coups et blessures ayant entraîné la mort. Ils ont été condamnés à 10 ans de prison ferme. Les quatre policiers également mis en cause ont été acquittés. Trois des jurés avaient demandé qu’ils soient reconnus coupables de blessures par imprudence.