Éthiopie. L’accord de paix doit apporter la justice aux victimes du conflit
Réagissant à la signature d’un accord de paix entre le gouvernement éthiopien et le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF) après deux années de conflit marquées par de terribles violences, Muleya Mwananyanda, directrice régionale pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnistie internationale, a déclaré :
« La signature d’un accord de paix le 2 novembre est un pas dans la bonne direction, mais d’autres avancées doivent être réalisées afin de régler le problème du manque d’obligation de rendre des comptes qui marque le conflit depuis qu’il a commencé. Toutes les parties au conflit ont commis d’ignobles atteintes aux droits humains, notamment des violences sexuelles contre des femmes et des filles et des exécutions extrajudiciaires massives. Ces terribles crimes ne peuvent pas être effacés.
« Pour l’heure, cet accord ne prévoit pas clairement comment garantir le respect de l'obligation de rendre des comptes pour les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité, ce qui risque d’entraîner la répétition de telles violations.
« Afin de garantir la justice pour les victimes des atrocités, les autorités éthiopiennes doivent accorder un accès sans entrave aux enquêteurs, notamment à la Commission internationale d’experts des droits de l’homme sur l’Éthiopie mandatée par l’ONU. Elles doivent également mettre en place des couloirs humanitaires afin que les milliers de personnes confrontées à la famine et à des urgences médicales puissent obtenir l’aide dont elles ont besoin. »
Complément d'information
La signature de l’accord de paix le 2 novembre est intervenue à l’issue d’une semaine de négociations et de deux années d’affrontements. Le conflit en Éthiopie a opposé les forces alliées au gouvernement fédéral aux forces affiliées au gouvernement régional du Tigré, menées par le Front de libération des peuples du Tigré (TPLF).
Lors de ce conflit, des millions de civil·e·s ont été déplacés, et des millions de personnes ont été tuées dans le cadre de violences ethniques. La région est largement coupée du monde extérieur et en conséquence, des millions de personnes au Tigré ont aussi été privées d’une aide humanitaire.