Troisième anniversaire de l’exode des Rohingyas
Pour marquer le troisième anniversaire des tristement célèbres opérations militaires au Myanmar qui ont poussé 740 000 Rohingyas à fuir l’État d’Arakan, où ils vivaient, pour gagner le Bangladesh, Ming Yu Hah, directrice régionale adjointe pour le travail de campagne à Amnesty International, a déclaré :
« Compte tenu des conditions sur le terrain dans le nord de l’État d’Arakan, il est plus clair que jamais que le Myanmar ne souhaite pas voir les réfugié·e·s rohingyas rentrer chez eux.
« Les Rohingyas qui n’ont pas fui le pays il y a trois ans sont un peuple assiégé. Un peuple assiégé par son gouvernement, qui n’a pas démantelé le régime d’apartheid qui régit tous les aspects de sa vie. Un peuple assiégé par le conflit qui oppose l’armée du Myanmar et l’Armée d’Arakan, un groupe armé de l’ethnie rakhine, dans des batailles meurtrières à cause desquelles des hommes, des femmes et des enfants rohingyas se retrouvent pris dans les tirs croisés.
« Un peuple assiégé également par la menace de la COVID-19 qui plane, dans un État dans lequel il souffre déjà d’un accès scandaleusement inégalitaire aux services médicaux. Et tout cela intervient alors que la Cour internationale de justice des Nations unies a ordonné cette année au Myanmar de protéger les Rohingyas.
« Le Myanmar modifie également le paysage dans certaines parties de l’État d’Arakan. D’après des images vidéo, des photos et des témoignages que nous avons analysés, de nouveaux bâtiments, notamment des structures administratives, sont construits sur des terres qui appartenaient à des Rohingyas, qui continuent d’être la cible de racket et d’incendies volontaires et de faire face à des risques grandissants liés aux mines antipersonnel et aux engins non explosés.
« Une grande partie de ces informations n’est pas sortie de l’État d’Arakan, car l’accès aux services d’Internet mobile a été bloqué pendant plus de 12 mois dans de nombreuses municipalités et reste encore aujourd’hui lent ou inutilisable. Toutes ces modifications ont eu lieu en seulement trois ans. Dans trois ans, à quoi ressemblera l’État d’Arakan ? Nous craignons qu’il soit méconnaissable pour les réfugié·e·s rohingyas qui y ont vécu et espèrent rentrer chez eux. »
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