• 10 juin 2020
  • France
  • Communiqué de presse

Les poursuites engagées contre les policiers qui avaient agressé un bénévole à Calais sont un signal positif contre l'impunité

En réaction à la décision des autorités françaises d'engager des poursuites judiciaires contre trois policiers, dont un avait agressé Tom Ciotkowski, défenseur britannique des droits humains qui recueillait des informations sur les violences policières commises contre des personnes réfugiées et migrantes à Calais en 2018, Nicolas Krameyer, responsable de programme à Amnistie internationale France, a déclaré :

« À l'heure où les violences policières et l'absence de justice pour ces violences sont sous les feux de l'actualité, l'annonce des poursuites engagées contre ces trois policiers vient à point nommé et est la bienvenue.

« Avant que Tom Ciotkowski ne bénéficie d'un acquittement, son cas était emblématique des attaques de la police contre les personnes migrantes et réfugiées et les défenseur·e·s des droits humains qui leur viennent en aide. Il va maintenant avoir valeur de test pour déterminer jusqu'où les autorités sont prêtes à aller pour mettre un terme aux violences contre les défenseur·e·s des droits humains.

« Ces poursuites sont l'exception, et non la règle. Elles n'ont été rendues possibles que par la détermination [de Tom Ciotkowski et] d'un petit groupe de militants et militantes qui ont pu rendre publiques des vidéos de l'agression. Alors que tournent en boucle sur nos écrans des images de recours excessif à la force par la police en France et partout dans le monde, cette décision vient rappeler à point nommé que filmer les violences policières peut être l'un des moyens les plus efficaces de mettre enfin un terme à l'impunité que beaucoup tiennent pour acquise depuis si longtemps. »

Complément d’information

Pour avoir filmé un policier français qui bousculait une autre personne bénévole à Calais en 2018, le bénévole Tom Ciotkowski a été violemment poussé par un policier, puis inculpé d’outrage et de violence. Au lieu d'être considéré comme une victime de violences policières, il a été traîné devant les tribunaux sur des accusions forgées de toutes pièces, avant d'être finalement acquitté en 2019.

Les poursuites engagées à l'origine contre lui étaient le reflet d'une tendance européenne plus générale à réprimer pénalement les actes de solidarité, afin de décourager les gens de défendre les droits des personnes migrantes et réfugiées.

 

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