Le rapport lacunaire de la Commission des « droits inaliénables » du Département d’État sape le droit international
Le rapport profondément lacunaire de la « Commission des droits inaliénables » du Département d’État américain est un marasme pour les dirigeants des États-Unis, susceptible de nuire aux protections relatives aux droits humains dans le monde entier, a déclaré Amnistie internationale le 16 juillet 2020.
« Tandis que la pandémie mondiale a tué plus de 100 000 personnes aux États-Unis, le gouvernement de Donald Trump cherche lâchement à se défaire de ses obligations de garantir, entre autres, le droit à la santé et le droit de ne pas être soumis à la discrimination, a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques à Amnistie internationale. Le gouvernement des États-Unis n’est pas légalement autorisé à redéfinir unilatéralement ses obligations découlant des traités internationaux relatifs aux droits humains que la quasi-totalité des pays du monde se sont engagés à respecter. »
Dans son exposé soumis à la Commission des droits inaliénables du Département d’État des États-Unis, Amnistie internationale a demandé au gouvernement américain de renouveler son engagement envers les droits fondamentaux universellement reconnus, d’une part en cessant de bafouer ces droits, et d’autre part en renouant le dialogue avec la communauté internationale par l’intermédiaire des Nations unies et des institutions régionales de défense des droits humains.
Pourtant, le gouvernement américain a récemment renoncé à son siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, refusé de répondre aux lettres faisant part de préoccupations des experts en droits humains de l’ONU et cherche désormais à supprimer les droits en matière de procréation, les droits des LGBTI et les droits socioéconomiques – qu’il qualifie de « controverses sociales et politiques clivantes » – en redéfinissant unilatéralement le sens des « droits humains » et en rejetant l’interprétation qui fait autorité de l’ONU et d’autres instances internationales.
« La vision sélective des droits humains déployée par le Département d’État – en vue de priver illégalement les femmes, les LGBTI et d’autres de leurs droits – est une dangereuse manœuvre politique qui pourrait initier un nivellement par le bas parmi les gouvernements coutumiers des atteintes aux droits humains dans le monde, a déclaré Erika Guevara-Rosas. Ce rapport, élaboré à l’issue d’un processus illégitime, illustre le mépris de ce gouvernement à l’égard des droits humains et sa volonté de gommer certains droits à des fins politiques. »
À l’approche de l’examen des États-Unis par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU en novembre 2020, Amnistie internationale a soumis une liste de préoccupations et de recommandations concernant la nécessité pour les États-Unis d’améliorer leur bilan en termes de droits humains.
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