Les autorités engendrent des souffrances gratuites pour des centaines de personnes qui se retrouvent sans abri
En réaction à l’expulsion forcée par les autorités de Bosnie-Herzégovine de centaines de personnes migrantes et demandeuses d’asile d’un centre d’hébergement officiel, opération qui laisse près de 400 personnes sans abri et sans aide élémentaire, Jelena Sesar, chercheuse sur les Balkans à Amnistie internationale, a déclaré :
« La décision des autorités de Bosnie-Herzégovine, qui pousse des centaines de personnes à errer dans les rues et les forêts en quête d’un abri, alors qu’un centre tout équipé reste vide, défie l’entendement.
« Alors que les températures baissent, les autorités doivent prendre des mesures afin que les personnes réfugiées et migrantes puissent supporter l’hiver, au lieu de se livrer à un jeu politique avec leurs vies. Ces pratiques sont inhumaines et pourraient avoir des conséquences dramatiques.
« La Commission européenne doit collaborer avec les autorités en Bosnie-Herzégovine afin de trouver rapidement une solution, en vue de loger et de fournir une assistance humanitaire aux personnes bloquées dans le pays. Les leaders européens ne peuvent pas clamer haut et fort qu’ils ne veulent plus de Moria et en même temps ignorer la souffrance des personnes désespérées qui dorment dehors, sans accès à l’eau, à la nourriture et à une aide médicale, aux portes de l’Union européenne. »
Complément d’information
Les forces de la police spéciale ont vidé le camp dans la soirée de mercredi et ont conduit les résidents en bus jusqu’en périphérie du canton d’Una-Sana, les abandonnant là à leur sort. Si certains ont réussi à trouver à se loger dans le camp de Lipa situé à proximité, mais dangereusement surpeuplé et inadapté, d’autres ont dû rester dehors, par des températures glaciales. Environ 3 000 migrant·e·s et demandeurs·euses d’asile dorment dehors dans le secteur.
Quelque 10 000 personnes migrantes et en quête d’asile sont actuellement bloquées en Bosnie-Herzégovine, pour l’immense majorité dans le canton d’Una-Sana. Si la plupart sont hébergées dans des centres gérés par l’ONU, environ 3 000 sont forcées de dormir dans des squats, des bâtiments désaffectés ou la rue.
En septembre, les autorités ont ordonné la fermeture de deux grands camps gérés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et ont adopté des mesures draconiennes, notamment l’interdiction totale des arrivées dans le canton. En outre, les migrant·e·s et demandeurs·euses d’asile se voient interdire l’usage des transports publics et des taxis, et ne sont pas autorisés à se rassembler dans les lieux publics. Il est désormais interdit de leur fournir un logement privé.
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