La police doit rendre des comptes pour les violences commises
Amnistie internationale demande aux autorités bélarussiennes de mettre immédiatement fin aux violences policières et d’enquêter sur les violations flagrantes des droits humains commises au cours des trois dernières semaines, tandis que les manifestations pacifiques contre les brutalités policières et le régime du président Alexandre Loukachenko prennent de l’ampleur.
« Les autorités refusent d’engager le dialogue avec les manifestant·e·s et n’ont visiblement pas pris de mesures en vue d’enquêter sur les violations massives des droits humains commises par la police durant les premiers jours des contestations post-électorales, a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnistie internationale.
« D’après les informations dont nous disposons, aucune poursuite judiciaire n’a été engagée contre les policiers qui ont torturé des centaines de manifestant·e·s pacifiques. Or, des dizaines d’inculpations ont été prononcées contre ces manifestant·e·s, souvent sans éléments crédibles pointant des actes répréhensibles. Les Bélarussien·ne·s réclament pacifiquement la mise en œuvre de l’obligation de rendre des comptes pour faire barrage à cette dangereuse culture de l’impunité.
« À l’inverse de ceux qui les gouvernent, les Bélarussien·ne·s ont fait preuve d’une extraordinaire retenue et ont mené des rassemblements singulièrement pacifiques : les dizaines de milliers de manifestant·e·s qui ont défilé dans la capitale Minsk et d’autres villes du pays ont nettoyé les rues des détritus et ôté leurs chaussures lorsqu’ils montaient sur des bancs. »
Complément d’information
Le 31 août, les Bélarussien·ne·s opposés au régime du président Alexandre Loukachenko, en place depuis 26 ans, ont organisé l’une des plus grandes contestations de l’histoire moderne du pays, rassemblant à Minsk et d’autres villes pas moins de 100 000 personnes pour réclamer la démission du chef de l’État et la tenue d’investigations sur les violations des droits humains.
À l’approche du 31 août, au moins 50 journalistes ont été arrêtés et plusieurs ont vu leur accréditation annulée ou ont été expulsés du Bélarus. Le 31 août, au moins 140 manifestant·e·s pacifiques ont été interpellés. Plusieurs hauts responsables du Conseil de coordination de l’opposition ont été arrêtés pour des accusations pénales douteuses.
Durant les trois premiers jours des contestations post-électorales, du 9 au 12 août, les autorités ont réagi en procédant à des arrestations massives, en se livrant à des actes de harcèlement et d’intimidation, en tirant des balles en caoutchouc, des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes et en se servant de canons à eau. Plus de 6 700 personnes ont été arrêtées et des centaines ont témoigné d’actes de torture et de mauvais traitements infligés aux détenu·e·s dans les postes de police et les centres de détention.
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